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controle ballon

TITRE : Le contrôle du ballon, les catholiques, les communistes et le football en Italie

SUJET : thèse d'histoire

GROUPE : Néant

CLUB : Néant

EDITEUR : Ecole française de Rome

AUTEUR : Fabien Archambault

ANNEE : 2012

PAGES : 655

 

DESCRIPTION : Il est parfois difficile, en Italie, d’échapper au calcio. Aucun domaine de la vie sociale n’ignore son emprise et lorsqu’on rencontre un Italien, il n’est pas rare qu’une de ses premières questions porte sur l’identité de l’équipe de football dont on se réclame. Le tifo est bien un phénomène partagé dans tout le pays et il semble naturel à chacun, homme ou femme, de choisir un club qu’il encouragera toute sa vie. Pourtant, en 1943, lorsque Mussolini est écarté du pouvoir, d’autres sports, à commencer par le cyclisme, étaient au moins aussi populaires dans la péninsule. C’est néanmoins le calcio qui, au cours des années 1950 et 1960, finit par engendrer une culture puissante. La diffusion extraordinaire d’une telle passion interroge l’historien : comment et pourquoi le football est-il devenu si important dans la société italienne ? L’ouvrage formule une hypothèse d’ordre politique : c’est parce que le football a constitué une des modalités de l’affrontement entre catholiques et communistes dans l’Italie de l’après-guerre que ce sport est devenu central dans l’imaginaire et les pratiques collectifs. À ce titre, l’histoire du calcio éclaire les stratégies d’encadrement politique, d’enracinement social et de fabrication du consensus conduites par l’église, la Démocratie chrétienne et le Parti communiste italien, de la chute du fascisme à la fin des années 1970.

AVIS : Livre très dense - et pour cause, c'est une thèse soutenue à Grenoble en 2007 - sur le rôle du football dans la reconstruction de l'Italie après la guerre mondiale et surtout sur les luttes d'influence auxquelles se livrent les deux principales forces politiques d'alors : le Parti communiste italien et la Démocratie chrétienne (bras droit de l'Eglise). Dans l'immédiat après-guerre, le Dopolavoro ("le temps libre") est l'objet de toutes les attentions de la part des Communistes et des Catholiques ; les deux sports nationaux que sont le football et le cyclisme sont pratiqués par la jeunesse et donc les deux forces tentent de l'encadrer à des fins éminament politiques. Dans les années 60, le football se démocratise et supplante peu à peuyle cyclisme ; le public des stades se massifie et devient aussi un enjeu politique. A la fin de la décennie, les ultras font leur apparition et Fabien Archambault décrit très bien le contexte dans lequel les premiers groupes apparaissent et les enjeux dont ils sont l'objet.

Il est dommage que les recherches et l'analyse ne se prolongent avec les années de plomb (surtout la décennie 70) où là encore, politique et football, notamment dans les tribunes, intereagissent. Autre bémol, le prix du livre (110€) qui ne le rend pas abordable au grand public.

 

Publié dans Livres en français
samedi, 20 octobre 2012 18:49

L'interdiction de stade

La notion d'interdiction de stade est née simultanément en Angleterre et en Italie afin de lutter contre le fléau de l'hooliganisme. Une première loi est votée en novembre 1989 en Angleterre sous le nom de Football Spectators Act. Elle introduit la notion de "Banning order" que l'on peut traduire par interdiction de stade.  En Italie, la loi numéro 401 est votée le 13 décembre 1989 et elle permet d'interdire l'accès aux stades à des supporters violents. La loi italienne s'inscrit dans la mise en place d'un dispositif répressif en vue de l'organisation de la coupe du Monde en 1990.

En France, c´est à partir de 1993 et l'émotion suscitée par le lynchage de CRS par des supporters du PSG dans la tribune Boulogne en août 93 pour que les pouvoirs publics s'intéressent à la sécurité dans les stades. La ministre des sports, Michelle Alliot-Marie fait voter une loi le 6 décembre 1993 "relative à la sécurité des manifestations sportives". Un des articles de la loi créée la peine complémentaire "d'interdiction de pénétrer dans une ou plusieurs enceintes où se déroule une manifestation sportive pour une durée qui ne peut excéder cinq ans". Le principe de l'interdiction de stade est transposé en France. Cette interdiction est alors prononcée après un jugement.

En janvier 2006, est introduite dans la loi la notion d'interdiction administrative de stade (IAS), cette interdiction de 3 mois maximum est prononcée par le préfet envers un supporter en se fondant sur des faits attestant de la menace que l’intéressé représente pour l’ordre public. En cas de récidive, la sanction est portée à 6 mois. La loi LOPPSI 2 en 2011 aggrave ces sanctions : l'IAS passe à 6 mois maximum et 1 an en cas de récidive. En septembre 2007, un fichier national des interdits de stade (FNIS) est créé afin de répertorier les différentes interdictions (judiciaire et administrative).

Selon le jugement ou l'arrêté, la personne interdite de stade peut être obligée de pointer le jour des matchs (au commissariat ou dans une gendarmerie). Le non-respect de cette obligation peut entrainer des sanctions (amende ou prison).
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Publié dans Luttes et répression