Revue de Presse (18)
Les nouvelles apparues dans la presse.
[Auxerre] Communiqué Ultras Auxerre, horaires coupe de France 13/01/2014
Écrit par Benoît Caen mardi, 14 janvier 2014 09:56Chers supporters, face à l'incohérence de la programmation de la rencontre Auxerre - Dijon, comptant pour les 16e de finale de la coupe de France, nous tenons à agir et à réagir.
[CNIL] Mise en demeure du PSG concernant une liste noire des supporters
Écrit par Administrator mardi, 17 septembre 2013 18:07
Un début d´espoir pour les fans parisiens ? La commission nationale de l´informatique et des liberté s´est saisi du dossier sur les interdictions abusives de supporters.
La Présidente de la CNIL a adopté le 29 août 2013 une mise en demeure à l’encontre de la société PARIS SAINT-GERMAIN FOOTBALL (PSG). Elle fait suite à une procédure de contrôle qui a été déclenchée après que la CNIL ait reçu de nombreuses plaintes dénonçant la mise en œuvre d’une liste d’exclusion de supporters du PSG. Tout fichier d’exclusion est soumis à son autorisation préalable compte tenu des conséquences qu’il emporte sur les droits et libertés des personnes. Le PSG ne peut donc mettre en œuvre un tel traitement sans y avoir été préalablement autorisé par la CNIL, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. La CNIL enjoint également au PSG de cesser de communiquer à PARIS HANDBALL des informations relatives aux personnes exclues dans la sphère du football.
Depuis le mois d'août 2012, l'attention de la CNIL a été appelée par la publication de nombreux articles de presse et par la réception d'une cinquantaine de plaintes, portant sur la mise en œuvre supposée d'une liste d'exclusion de supporters du club de football PSG.
Ces différentes sources reprochaient au PSG d'avoir mis en place cette " liste noire " en dehors du cadre légal prévu à cet effet, à savoir les interdictions de stade décidées par les autorités administratives ou judicaires.
Au mois de novembre 2012, la CNIL a effectué un contrôle dans les locaux de la société PARIS SAINT-GERMAIN FOOTBALL. Ce contrôle a révélé la mise en œuvre de deux systèmes d'exclusion des personnes des rencontres auxquelles l'équipe du PSG participe.
Le premier se fonde sur les interdictions de stade prononcées par les autorités compétentes. Toute personne qui achète un billet se voit refuser l'entrée de l'enceinte sportive si elle est interdite de stade.
Le second est un système d'exclusion des personnes indésirables, considérées par le PSG comme ayant un comportement non conforme aux valeurs du club à l'occasion des rencontres de football ou de handball.
Aucun de ces deux systèmes d'exclusion ne pouvait être légalement mis en œuvre, faute d'avoir été préalablement autorisé par la CNIL. S'agissant particulièrement du second système d'exclusion, non prévu par des dispositions légales, le PSG aurait dû déposer une demande d'autorisation en démontrant notamment que le dispositif se fonde sur des critères déterminés, explicites et légitimes.
L'absence de demande d'autorisation n'a pas permis à la CNIL de s'assurer que ces fichiers respectent les garanties de fond posées par la loi " informatique et libertés ".
Par ailleurs, il s'avère que le PSG communique à la société PARIS HANDBALL la liste des personnes interdites de stade pour les rencontres du PSG football et la liste des personnes " indésirables " afin que PARIS HANDBALL puisse également les exclure des rencontres auxquelles participe son équipe. Cette communication s'opère en dehors de tout cadre légal et sans respecter la confidentialité des données des personnes exclues de la sphère du football.
L'ensemble de ces manquements a conduit la CNIL à mettre en demeure le PSG de procéder aux demandes d'autorisation adéquates afin que puissent être analysées les conditions de mise en œuvre de ces deux listes d'exclusion des personnes. La mise en demeure porte également sur l'obligation pour le PSG de cesser de communiquer à la société PARIS HANDBALL des informations relatives aux interdictions de stade qui concernent le football et aux personnes jugées comme indésirables par le PSG FOOTBALL.
La CNIL a décidé de rendre publique cette mise en demeure en raison de la gravité des manquements constatés et du nombre important de plaintes reçues.
Il convient par ailleurs de rappeler aux organismes, en particulier du secteur sportif, que les traitements d'exclusion sont soumis à l'autorisation préalable de la CNIL et ne peuvent être mis en œuvre que dans le respect des garanties de la loi " informatique et libertés ".
La CNIL rappelle que cette mise en demeure n'est pas une sanction. En effet, aucune suite ne sera donnée à cette procédure si la société PARIS SAINT-GERMAIN FOOTBALL se conforme à la loi dans le délai imparti. Dans ce cas, la clôture de la procédure fera l'objet d'une même publicité.
[Rayo Vallecano] 6000 Euros d´amende pour un tifo sur l´amitié ultra !
Écrit par Administrator vendredi, 13 septembre 2013 18:13
Incroyable mais vrai. 17 hinchas du groupe ultra´ des Bukaneros ont été sanctionnés de 6000 Euros d´amende pour avoir déployé la voile ci contre lors du match CADIZ - ALGECIRAS. La voile célèbre les 20 ans d´amitié entre les Brigadas Amarillas de Cadiz et les Bukaneros du Rayo Vallecano... mais il n´a apparemment pas été autorisé par la police... Les Bukaneros se défendent en annonçant que le club de Cadiz avait bel et bien autorisé le tifo, mais cela n´était apparemment pas suffisant pour les milices de la censure locale. On se demande bien pourquoi une voile appellant à l´amitié entre 2 villes est sanctionné par une telle amende. Nul besoin d´aller en Corée du Nord ! Si vous voulez ressentir un effet de la dictature nord coréenne, alllez au stade Ramón de Carranza à Cadiz ! |
http://www.sofoot.com/le-sens-du-dialogue-selon-thiriez-172357.html
A la reprise du championnat, le collectif SOS L2 a adressé une lettre ouverte à Frédéric Thiriez en faveur du retour des matches de L2 le samedi, avant de mener une action en ce sens dans les stades. Le président de la LFP a répondu à sa manière, sèche, par un courrier aux présidents des clubs, que So Foot s’est procuré. Il leur demande de ne plus accepter de banderole hostile aux horaires des matches sous peine de sanctions disciplinaires.
Comme nous l’indiquions dimanche sur ce site , le collectif SOS Ligue 2, qui milite pour un retour des matches de deuxième division le samedi, a profité de la reprise du championnat pour adresser une lettre ouverte au président de la LFP, Frédéric Thiriez, et pour déployer dans plusieurs stades une banderole commune « Pas de compromis, le foot c’est le samedi ».
La saison dernière, suite à la mobilisation contre les matches de L2 le vendredi à 18h45 de la part de nombreuses associations de supporters soutenues par divers acteurs sportifs, politiques et économiques, la LFP et beIN Sport avaient accepté de décaler les matches le même soir à 20h à partir de janvier 2013. Le collectif SOS L2 espérait qu’il s’agissait là d’un premier pas dans la réflexion autour des horaires des matches. Mais, depuis, il n’a plus aucune nouvelle de la LFP, d’où sa lettre ouverte à Frédéric Thiriez, ses banderoles revendicatives et ses nouvelles propositions.
Moustache se fâche
Alors que le collectif SOS L2 affirme vouloir nouer un dialogue serein et constructif avec les clubs et les autorités du football, sa lettre ouverte n’a reçu aucune réponse directe de la part de Frédéric Thiriez. Au contraire, celui-ci s’est aussitôt fendu d’un courrier très ferme adressé aux membres du conseil d’administration de la LFP et à tous les présidents de clubs de L1 et de L2, demandant expressément aux clubs de L2 de ne plus tolérer de telles banderoles dans leur stade, sous peine de sanctions disciplinaires.
Plusieurs enseignements peuvent être tirés d’une telle lettre, que nous reproduisons intégralement ci-dessous tant elle est édifiante. Elle souligne d’abord les enjeux financiers liés à la programmation des matches, dans une économie du football très (trop) dépendante des droits télé. La saison dernière, beIN Sport a certes accepté de décaler les matches de L2 à 20h le vendredi, mais en contrepartie d’une ristourne de 3 millions d’euros sur sa facture, d’après les révélations de l’Equipe en janvier dernier – que le courrier de Frédéric Thiriez accrédite en évoquant une « perte financière ».
Le ton de cette lettre confirme ensuite que les associations de supporters ne constituent pas un interlocuteur crédible aux yeux de la LFP. Frédéric Thiriez prétend avoir respecté les engagements pris auprès de SOS L2, alors qu’il sait pertinemment que la solution des matches à 20h le vendredi ne satisfaisait que partiellement le collectif et que la LFP ne répond plus à ses sollicitations depuis des mois.
Ce courrier très sec montre également que la liberté d’expression est de plus en plus restreinte dans les stades de football professionnel. Il est salutaire que les clubs soient désormais vigilants par rapport aux banderoles insultantes ou outrancières de certains supporters. Il est en revanche regrettable que les fans ne puissent pas exprimer, de manière policée, leurs revendications.
Une telle attitude de la part de la LFP interpelle aussi sur les sanctions que les clubs pourraient subir. Si une banderole contre les matches le vendredi réussit à être introduite dans un stade, qu’est-ce que la commission de discipline de la LFP va bien pouvoir faire ? Infliger une amende au club concerné, dont la situation budgétaire est vraisemblablement déjà tendue ? L’adéquation entre l’« infraction », selon les termes de Frédéric Thiriez, et la sanction ne saute pas aux yeux.
Ouvrir un vrai dialogue sur la programmation des matches ?
Enfin, il est particulièrement étonnant que Frédéric Thiriez refuse d’ouvrir un débat de fond sur les horaires des matches, d’autant que le vendredi à 20h est un créneau qui compte des détracteurs (comme SOS L2) mais aussi des partisans. Les horaires choisis ont des incidences au-delà du football professionnel, sur le football amateur, sur la circulation dans les villes ou sur l’accès des individus aux loisirs. La LFP et le diffuseur auraient tout intérêt à consulter largement. Frédéric Thiriez évoque les « longues discussions » de la saison dernière, alors que celles-ci n’ont jamais réuni toutes les parties prenantes et que la solution adoptée semblait transitoire. Pourquoi ne pas mettre, une bonne fois pour toutes, tous les acteurs (LFP, FFF, diffuseurs, clubs, supporters, pouvoirs publics…) autour de la table afin de trouver une programmation qui permette de tenir compte des contraintes de chacun ? Pourquoi ne répondre aux revendications des fans que par la sanction (de leurs clubs en l’occurrence) au lieu d’essayer de dialoguer avec eux ?
Le bâton constitue aujourd’hui la réponse préférentielle de la LFP aux sollicitations des supporters, au risque de radicaliser certains d’entre eux et de tendre l’ambiance dans les stades. Ouvrir le dialogue ne signifie évidemment pas accepter toutes les revendications des fans. Mais cela montrerait que leur avis est pris en compte et devrait permettre à chacun de faire des compromis (contrairement à ce qu’affirme SOS L2 sur ses banderoles) afin de trouver une solution convenable. Malheureusement, Frédéric Thiriez préfère passer en force…
Antoine Aubry et Quentin Blandin
Le courrier de Frédéric Thiriez adressé le 6 août aux membres du conseil d’administration de la LFP et aux présidents de clubs de L1 et de L2 :
« Monsieur le Président,
Cher collègue,
Le championnat de Ligue 2 vient de reprendre sur de biens (sic) mauvaises bases.
Ce week-end, des banderoles de revendication émanant du collectif SOS Ligue 2 ont été déployées et ce, dans la plupart des stades. Des slogans hostiles à beIN Sport ont été également relevés dans de nombreuses enceintes.
Au regard des longues discussions intervenues la saison dernière, mais aussi compte-tenu des accords passés avec beIN Sport, le déploiement de ces banderoles est totalement intolérable.
Je me dois, en effet, de vous rappeler qu’au-delà de la perte financière liée au changement d’horaire intervenu la saison dernière, nous avons surtout montré à notre diffuseur notre incapacité à tenir des engagements de façon respectueuse.
Un nouvel épisode de contestation serait donc particulièrement préjudiciable à nos relations commerciales.
Aussi, face à de tels agissements de la part de vos supporters, je vous demande de faire preuve de la plus grande fermeté afin que ces banderoles ne soient plus explosées (sic) dans les stades.
Nous avons pris des engagements vis-à-vis du collectif SOS Ligue 2 et nous les avons respectés en décalant les matches de Ligue 2 à 20h00 le vendredi.
J’attends donc désormais des clubs de Ligue 2 qu’ils en fassent de même et veillent scrupuleusement à ce qu’aucune banderole hostile aux horaires de programmation ne soit déployée dans leur stade.
Faute de quoi, la Commission de discipline appréciera les suites qu’il conviendra de réserver aux infractions constatées.
Je vous prie de croire, monsieur le Président, cher collègue, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Frédéric Thiriez »
[Rue89] Stade non-fumeur : on a imaginé le dialogue entre dirigeants du PSG
Écrit par Administrator dimanche, 28 juillet 2013 20:03Excellente fiction parue sur RUE89
Pierre Barthélemy – Blogueur
Qu’on se le dise, le nouveau règlement du Parc des Princes, qu’on a découvert dimanche, n’a que peu changé depuis 2008. De surcroît, entre la lettre du texte et sa mise en œuvre, il semble encore y avoir un monde.
Toutefois, le fait que les abonnés doivent désormais signer expressément ce règlement qui, au sens propre, a de quoi interroger, n’est peut-être pas si anodin. Interdiction de fumer ; de se tenir debout ; d’utiliser dans l’espace public – notamment sur les réseaux sociaux – les photos, sons et vidéos pris dans l’enceinte.
C’est avec cynisme mais néanmoins une certaine crainte de naviguer près de la réalité que nous avons imaginé une discussion fictive entre Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du club, et Jean-Philippe d’Hallivillée, responsable de la sécurité.
Jean-Claude Blanc : « Avec la menace du fair-play financier qui plane au-dessus de notre proche avenir, il va falloir trouver un moyen d’augmenter nos recettes. Sans un nouveau stade équipé de lucratives loges, nous avons un sacré handicap. Verrais-tu des solutions, Jean-Philippe ?
– On pourrait déjà commencer par augmenter significativement le prix des abonnements et des places. Maintenant qu’on s’est débarrassé du contre-pouvoir des ultras, on a les mains libres. Surtout que notre recrutement galactique rend nos clients aussi dociles qu’une horde d’éléphanteaux perfusés au GHB.
– C’est vrai que nous devons une fière chandelle à tes prédécesseurs et toi. Laisser pourrir une situation connue depuis vingt ans entre quelques centaines d’individus violents et haineux pour justifier la fin des associations de supporters est digne de notre modèle, Nicolas Machiavel.
– Tu penses bien, cher Jean-Claude, qu’avec notre arsenal de caméras et les forces de l’ordre présentes en masse, nous connaissions l’identité de chacun des fauteurs de trouble. Mais l’opportunité était trop belle de stigmatiser et de remplacer les ultras et les milliers de supporters inconditionnels des virages par une clientèle plus aisée à apprivoiser. Pour la première fois, en 2012, nous avons pu faire exploser le prix des billets sans la moindre contestation.
– C’est vrai qu’ils n’étaient pas irréprochables ces ultras, mais on décuple leur responsabilité fallacieusement et on tait hypocritement la nôtre. Tu n’as pas peur qu’ils reviennent et fassent entendre raison à nos nouveaux spectateurs ?
– Pour prévenir un tel risque, je te propose d’augmenter encore les tarifs, de modifier les conditions d’abonnement et le règlement du Parc du Prince. Déjà, ajoutons une interdiction de stade à tous ceux dont les interdictions judicaires ou administratives de stade arrivent à terme.
– Mais ceci n’est-il pas illégal ?
– Non, non, Jean-Claude, c’est prévu dans les conditions générales d’abonnement que nos clients ne prennent pas la peine de lire. Ensuite, en plus du placement aléatoire et de l’interdiction de se regrouper, allongeons la liste des motifs nous permettant de résilier l’abonnement de quiconque.
– A quoi penses-tu ?
– “Sursum corda”, soyons audacieux. Interdisons à quiconque de rester debout en tribune, de fumer une cigarette ou même de prendre des photos avec son téléphone mobile.
– Mais ce sont là d’excellentes idées, Jean-Philippe. Il suffirait de prendre le prétexte de l’un de ces comportements, pourtant tolérés depuis des années, pour nous débarrasser spécifiquement des individus de notre choix. Interdisons donc qu’ils se camouflent le visage avec leurs écharpes ou leurs capuches. Même en hiver.
– Sans oublier que cela pourrait te permettre d’augmenter tes recettes financières. En tuant l’animation dans les tribunes, nous pouvons faire du Parc du Prince une salle de spectacle extra-sportive avec des DJ, des mascottes, des animations pour enfants… Quelle meilleure propagande commerciale ? J’ai d’ailleurs pris soin d’effacer les fresques historiques des supporters, aussi splendides et chargées d’histoire étaient-elles.
Germain le Lynx (Capture d’écran d’une vidéo de PSG.fr)
– Excellent, excellent. En interdisant aux gens de fumer, nous pouvons espérer qu’ils compensent leur addiction physique par l’achat de boissons ou de snacks dans les buvettes, non ?
– Tu vois, Jean-Claude, tu commences à comprendre. En interdisant à nos clients de prendre des photos au “Parc du Prince” puis de les partager sur des sites publics ou des réseaux sociaux, on décuple la valeur des clichés que nous prenons nous-mêmes ou que nous cédons à la presse. On augmente soit nos recettes d’image, soit la dépendance de la presse à notre endroit.
– Bénéfice financier ou contrôle de la propagande, tu es machiavélique, Jean-Philippe. Mais ne penses-tu pas qu’avec un stade aussi docile, les joueurs se plaignent de ne jamais vraiment jouer à domicile ?
– C’est élémentaire, mon cher Jean-Claude. Prévoyons des clauses dédiées dans les contrats conclus avec les joueurs : de lourdes pénalités financières à chaque critique de notre clientèle la plus docile. Tu verras que le silence des tribunes leur sera, soudainement, beaucoup moins pesant.
– Mais tout ceci est quand même trop gros pour emporter l’adhésion générale. Sois raisonnable, Jean-Philippe.
– Homme de peu de foi. Cela fait quatre ans que j’applique des mesures tout aussi liberticides. Que s’est-il passé ? La presse a applaudi ou a pieusement fermé les yeux. Les nouveaux clients sont le meilleur relais de notre propagande. Que ne vois-je sur les réseaux sociaux et les forums internet ces dociles portefeuilles jurer par tous les Dieux qu’ils peuvent enfin amener leurs enfants au Parc du Prince ? Peu importe qu’ils n’aient jamais connu le Parc des Princes des années 2000, ce Parc du Prince où nous avions tant de jeunes qui souscrivaient l’abonnement -16 ans.
– Tu marques un point. C’est stupéfiant cette docilité.
– Et encore, ce n’est que le sommet de l’iceberg. En toute illégalité et sans justification, j’interdis de Parc du Prince ou de Coubertin (pour le handball), des supporters sans passif mais que je soupçonne d’être réfractaires à notre nouvelle politique.
– Mais…mais…c’est illégal, nous allons être condamnés.
– Ah, ah, Jean-Claude, tu es encore si candide. Bien sûr que c’est illégal, bien sûr que nous sommes condamnés. Mais ce sont des procédures contentieuses longues et coûteuses pour ces supporters. Et oui, ils finissent par faire valoir leurs droits en justice. Mais personne n’en parle. Pendant ce temps-là, on les a écartés longuement du Parc du Prince et on leur a même passé l’envie de revenir.
– Le plus impressionnant, au-delà de la docilité de nos nouveaux clients, c’est la complaisance de médias si silencieux. Nous sommes pourtant dans un pays qui se gargarise d’avoir combattu pour la liberté et l’égalité.
– Jean-Claude, tu es définitivement un fin comique. Sur cette boutade, je dois te laisser. Il faut que j’aille alimenter la “blacklist” à soumettre à monsieur le Préfet et que je contacte les autres clubs de Ligue 1 pour qu’ils soient prêts à annuler les places des supporters contestataires qui espèrent pouvoir suivre leur club en province.
– Fidèles pendant les années de vache maigre, nous les privons de leur passion…
– Arrête Jean-Claude, “business is business”, tu le sais bien.
– Merci, Jean-Philippe. Tes conseils sont toujours avisés et pertinents. Bonne journée. »
Ceci est une conversation purement imaginaire. Toute ressemblance avec des faits réels serait purement fortuite.
[La Grinta] Cavese - 6 années après la célébrité
Écrit par Administrator lundi, 08 juillet 2013 22:32Article paru sur :
http://www.lagrinta.fr/la-cavese-6-annees-apres-la-celebrite&7245/
Mai 2013. Au terme d’une saison difficilement entamée, sans grande saveur, la ville de Cava de’ Tirreni accueille avec soulagement le maintien assez inespéré du club local. Retombé dans un relatif anonymat, ce petit bout d’Italie situé à quelques kilomètres de la mer fut pourtant quelques années plus tôt l’objet d’une étonnante agitation. Et pour cause, ici, les cœurs bâtent pour la Cavese, un nom qui pète bien, mais qui a pourtant bien failli disparaître. Récit.
Eté 2007. Par la grâce des nouvelles technologies, YouTube en tête, une ville de Campanie sans grand passé footballistique se retrouve soudain propulsée sur le devant de la scène. Cava de’ Tirreni, cité de 50 000 âmes vivant principalement du commerce et de l’agriculture aurait pu, à l’instar de nombreux autres villages de la province, continuer à vivre au pas du grand Napoli, un club dont le soutien populaire ne s’est jamais démenti malgré les années sombres. Mais cet été là, quelques semaines à peine après la fin des différents championnats organisés par les ligues professionnelles et amateurs italiennes, tout bascule.
Les débuts de la folie Cavese
Une vidéo mise en ligne par l’un des responsables de la Curva Sud Catello Mari du Stadio Simonetta Lamberti, fief du club local, la Società Sportiva Cavese, siégeant en Serie C1 (troisième échelon national), agite le web. Se répandant rapidement sur la toile, le clip tourné au sein même du stade en plein match devient un incontournable des amateurs de ballon rond. Personne n’échappera au fameux « Dale Cavese », un chant simple – deux syllabes –, rythmé et entraînant grâce aux variations des tambours, aux coups de sifflets des meneurs et à la gestuelle associée, exécutée par l’ensemble de la tribune, soit un peu plus de 4 000 tifosi. L’histoire phénoménale de ce petit club de Campanie ayant pour emblème un aigle est en marche.
Si ce chant, encore abondamment repris dans les tribunes étrangères et italiennes a offert une renommée impressionnante aux fans de la Cavese, le cas de cette entité sans succès n’ayant jamais connu l’élite reste pourtant tout sauf atypique, dans une Italie où passion et ferveur se côtoient quotidiennement dans les strates les plus éloignées du professionnalisme. Cette saison là (2006-07), les aquilotti – le surnom des joueurs locaux – perdent en demi-finale des play-off pour l’accession en Serie B, une division que le club de Cava’ n’a jamais dépassé au cours d’une histoire pourtant quasi centenaire. Loin des fastes de l’élite, de l’Europe et des millions du foot-business où seuls les stars et les succès comptent, la Cavese réunit tous les quinze jours à domicile près de 12 000 tifosi en moyenne, soit un cinquième de la population de la ville. La Curva Sud elle, affiche complet et suit l’équipe dans l’ensemble de ses déplacements sous l’impulsion de son principal groupe de supporters : les Acid Boys, un nom historique à jamais lié au club.
La faillite et la disparition
Loin de cette éphémère notoriété, la Cavese poursuivra son aventure au sein du troisième échelon national – devenu depuis Lega Pro 1 – durant trois saisons, oscillant entre premiers tiers et milieu de tableau. Le président d’alors, Antonio Fariello en poste depuis 2006 espérait à terme un retour en Serie B, près de vingt cinq ans après les derniers exploits du club dans cette division. Mais, il était écrit que le destin de la Cavese ne s’écrirait pas encore en lettres d’or… 2010-11. Au terme d’une année très délicate sur les plans sportif et financier, la Cavese termine 18ème et dernière de sa division. Pire, l’entité se retrouve exclue par la ligue du prochain exercice en Lega Pro 2 à cause de problèmes économiques. Le club de Cava de’ Tirreni fait faillite dans l’indifférence des politiques, comme en 91. La Cavese n’est plus, la jolie histoire racontée trois ans plus tôt non plus.
Malgré la volonté tenace de ses supporters qui alterneront quêtes dans la ville (réunissant plusieurs centaines de milliers d’euros), manifestations pacifiques, et qui iront jusqu’à solliciter à plusieurs reprises l’aide des élus locaux afin de sauver le club, le mythe Cavese s’effondre. De fait, rapidement, deux réalités footballistiques symbolisées par deux clubs vont s’opposer au sein de Cava de’ Tirreni. D’une part, l’A.S.D. Aquilotto Cavese (majoritairement suivi), d’autre part le Vis San Giorgio qui, durant l’été se transforme en A.S.D. Città de la Cava 1394 et hérite de l’ancien stade de la Cavese. La ville est divisée. Certains estiment l’Aquilotto Cavese comme le club légitime de Cava’, d’autres à l’inverse milite pour la Città de la Cava. Bref, un beau bordel. En réalité, personne ne sait vraiment où il en est, avec pour conséquence directe un désamour fort vis-à-vis des institutions de la cité et de son football. Plus dur, les Acid Boys, principaux animateurs de la Curva Sud communiqueront la mort dans l’âme au début de l’automne leur abandon de tout soutien et leur mise en sommeil, ne se reconnaissant dans aucune des deux équipes de la ville. Ambiance.
La Cavese ressuscite
Au terme d’une saison rondement menée et, bien que dans une atmosphère un poil explosive, l’A.S.D. Città de la Cava 1394 évoluant dans le championnat Eccellenza, soit le 6ème échelon national, termine 3ème de son groupe et s’offre l’opportunité de jouer les play-off régionaux visant à accéder à la Serie D. Après avoir remporté sa demi-finale et sa finale régionale en match aller retour, la Città de la Cava s’offrira le scalp de ses adversaires nationaux en demi et en finale, permettant de fait d’accéder à l’échelon supérieur. Du moins en théorie. Car le président Di Marino ne dispose pas des 31 000€ nécessaires pour l’inscription dans cette catégorie. Le club se retrouve mis en vente à quelques jours de la date butoir. In extremis, une vieille connaissance de la Cavese Gino Montella, président entre 1995 et 2001, rachète le club et réunit avec l’aide de plusieurs sympathisants la somme nécessaire. Le début du renouveau. Le 31 juillet 2012, le nouveau propriétaire communique avoir trouvé un accord avec le détenteur de la marque S.S. Cavese 1919 en vue d’un rachat des actifs du club liquidé un an plus tôt. L’U.S.D. Pro Cavese est née, et retrouve par la même occasion son logo et ses couleurs historiques. Parallèlement, Gino Montella réussit à convaincre le président de l’Aquilotto Cavese – second club de la ville – de fusionner afin de constituer un seul club à Cava de’ Tirreni. Enfin, le président s’attache à convaincre la tifoseria metelliana de revenir au stade, après un an de fermeture de la Curva Sud Catello Mari. Un vent nouveau souffle sur Cava’. L’équipe retrouve ses supporters, la ville fait front derrière une entité unique, et quelques légendes passées de la Cavese sont même rapatriées au club.
Seulement passé l’été, rien ne tourne comme prévu. Au sein du groupe I du championnat de Serie D (équivalent français de la CFA 2), l’U.S.D. Cavese va rapidement être en difficulté, du fait d’une préparation physique tronquée. De plus, la transition entre ancienne et nouvelle société se fait difficilement. Gigi Montella est obligé de jeter l’éponge en octobre, l’ex directoire de l’A.S.D. Città de la Cava, Di Marino en tête, reviennent alors aux affaires. Les ennuis continuent néanmoins. En décembre, un riche entrepreneur napolitain – Salvatore Manna – prend finalement en main la présidence du club. Au mercato, nombre de joueurs non payés depuis plusieurs semaines quittent la Cavese, l’exode est massif. Pourtant, après des débuts difficiles laissant craindre le pire pour la suite de l’exercice, l’équipe a su relever la tête de manière à s’octroyer, au final un maintien relativement tranquille (8ème place). Après une saison ponctuée de trois changements de président, quatre changements d’entraîneur, et trois changements de directeur sportif, l’essentiel est acquis. Plus que des conquêtes sportives, cette année se voulait avant tout être celle des retrouvailles entre une ville, un club et ses supporters. Sur ce point, l’objectif est rempli. Certes le Simonetta Lamberti – du nom d’une enfant tuée « par erreur » en 82 par la Camorra – ne fait plus le plein, mais la Curva Sud Catello Mari continue elle d’émerveiller amateurs en tout genre par son taux de remplissage, sa fidélité et sa ferveur à ce niveau. Pas mal pour des joueurs évoluant en Serie D.
2012-13 : En souvenir de Chechevone
Mais dans un club étroitement lié à ses supporters, l’un des événements forts de la saison s’est malheureusement joué en dehors du rectangle vert. Le 9 janvier 2013, « Cava’ » se réveille avec la gueule de bois en apprenant la nouvelle. Quelques heures plus tôt, Salvatore Mazzotta, tifoso historique de la Curva Sud, plus connu sous le nom de « Chechevone » s’est donné la mort. Supporter depuis toujours, Chechevone ou Chequevone était devenu le capo emblématique – littéralement, le chef en italien – du stade Simonetta Lamberti depuis l’époque de la Serie B. Aussi appelé le « Gigante Buono », Salvatore faisait partie de ces gens appréciés, capable de réunir derrière lui des centaines de personnes de par sa gentillesse et son charisme. Rapidement, meurtris, les tifosi cavesi se réunissent sur les lieux du drame. Dès le lendemain, plusieurs milliers de sympathisants, y compris de clubs adverses voire ennemis, les rejoindront au cimetière de Cava de’ Tirreni pour l’ultime salut à Chechevone. Tous ne pourront pas assister à la cérémonie faute de place, mais les ultras locaux sont bien présents, célébrant avec banderoles et bâches du groupe, la mémoire de leur ami disparu.
Trois jours plus tard, la Cavese affronte Ribera à domicile. En cette journée hivernale où des trombes d’eau s’abattent sur Cava de’ Tirreni, les tifosi biancolbù se donnent rendez-vous devant la maison du Gigante Buono et organisent un cortège en direction de la Curva Sud. Le genre de week-end de janvier où la foi est indispensable pour aller soutenir une équipe évoluant en Serie D… Quelques minutes avant le début du match, les leaders de la Curva, ainsi que plusieurs joueurs viennent déposer des gerbes de fleurs sous la tribune où plusieurs banderoles rendent déjà hommage à Mazzotta.
Avant l’explosion et la fusion, en guise d’hommage.
Ce jour là, comme souvent, les tifosi metelliani animeront, malgré un temps exécrable, leur tribune avec une ferveur exceptionnelle. Quatre vingt dix minutes durant, alternant les chants à la gloire du club et ceux en hommage à Chechevone, la Curva Sud fait écho à son glorieux passé. Celui d’une tribune dont la passion ne s’est jamais démenti, malgré les années sombres, et la quasi disparition de leur unique amour en 2011. Ainsi s’écrit le destin de la Cavese. Une histoire tortueuse, atypique que seule la passion de ses tifosi fait vivre. Avec un sentiment d’immortalité. « Più forti di ci vuole morti » comme le dit si bien la Curva Sud…
[So Foot] Top 5 des amitiés entre groupes ultras
Écrit par Administrator vendredi, 03 mai 2013 16:55http://www.sofoot.com/top-5-des-amities-entre-groupes-ultras-169190.html
Magic Fans Saint-Étienne / Ultramarines Bordeaux
Le jumelage le plus célèbre de France lie les Magic Fans du Kop Nord stéphanois et les Ultramarines du virage sud bordelais. Rien ne prédestinait pourtant Bordeaux la bourgeoise à s’allier à Saint-Etienne l’ouvrière. Mais plusieurs tournois de football inter-supporters rapprochent les ultras des deux camps au tournant des années 1980. En 1992, lors du tournoi organisé à Bordeaux, les contacts s’intensifient entre les noyaux des deux groupes. « Nous avions la même vision des choses quant à la façon de supporter nos couleurs, quant au mouvement ultra. De plus, l’histoire des deux clubs se rapproche entre l’ASSE dominatrice des années 70 et le règne de Bordeaux sur le football français des années 80 », raconte un responsable stéphanois sur le site des Ultramarines. Fêtes dans leurs locaux respectifs, participation commune à des matchs de championnat comme de Coupe d’Europe, les deux groupes se rendent régulièrement visite. Les oppositions entre les deux équipes sont l’occasion d’honorer leur entente, comme en 2005 avec une banderole explicite déployée par le Kop Nord : « Ultras, Magic : une fraternité unique pour une amitié historique ». Toujours sur leur site Internet, un responsable des Ultramarines précise : « C’est la seule amitié qui perdure à un tel niveau. En dehors des différents jumelages qui existent ou ont existé, nous sommes les seuls à entretenir des liens forts aussi bien dans l’intensité que dans la durée ». Une amitié qui a su résister aux tensions entre les Magic Fans et l’Antisocial, un groupe bordelais radical de la première moitié des années 1990, et aux moqueries des groupes ennemis.
crédits photo: furania-photos.fr
Brigade Sud Nice / Dogues Virage Est Lille
1 160 kilomètres séparent Lille de Nice. C’est peut-être cette distance, et le fait de rayonner sur deux régions différentes, qui a rapproché les supporters du Nord de la France de ceux du Sud Est. « C’est une amitié qui remonte à la fin des années 90. Les anciens de chez nous sont descendus à Nice et ont croisé un groupe de Niçois de la Brigade Sud. Là c’était soit on se fout sur la gueule et une rivalité naît, soit on boit un coup. Finalement, ils ont bu un coup et c’est parti de là ! », raconte aujourd’hui Donat l’un des responsables des Dogues Virage Est (DVE). Chacun des groupes revendique, face à des Lensois ou des Marseillais plus populaires, la fierté de sa région. Lors du dernier Lille-Nice, les DVE ont déployé une banderole « Nice : fierté du sud », pendant que les supporters du Gym affichaient dans le parcage visiteur « Lille : fierté du nord ». La dissolution par les pouvoirs publics de la Brigade Sud Nice en 2010 n’a en rien altéré l’amitié des Ch’tis et des Nissarts. Cet été, lors de Nice-Lille, alors que la tribune populaire sud était fermée pour cause de huis clos partiel, les DVE ont volontiers laissé leur parcage à l’ex-BSN pour s’installer dans une plus petite tribune.
Supporters niçois lors d'une demie de coupe de France contre Lille (avril 2011)
Le Commando Ultra de Marseille et ses amis européens
Le plus ancien groupe ultra français, fondé en 1984, est aussi celui qui entretient les contacts les plus nombreux… en Europe. Dans les années 80, les jeunes supporters marseillais se rendent à Gênes pour admirer la Sampdoria et les ultras de la gradinata sud du stade Marassi. Au milieu des années 90, des contacts sont pris entre le Commando Ultra et les Ultras Tito Cucchiaroni (alors que, dans le même temps, les Winners marseillais ont quelques relations amicales avec les ultras du Genoa, l’autre club de Gênes…). Peu après, le Commando et les Ultras Tito officialisent leur jumelage, auquel les Rude Boys de la Sampdoria sont aussi associés. Regardant vers le sud et les origines de la ville de Marseille, le Commando Ultra s’est également rapproché de l’Original 21, groupe de supporters de l’AEK Athènes. L’amitié est si forte entre Phocéens et Athéniens qu’un 14 février 2007, alors que l’AEK recevait le PSG lors de la défunte Coupe UEFA, les supporters de l’Original 21 avaient déployé une banderole de plusieurs dizaines de mètres, en français dans le texte : « 14 février le jour de l’amour… Paris ce soir on t’encule ». A côté de ces jumelages officiels impliquant l’ensemble du groupe, le Commando entretient aussi des contacts avec d’autres groupes européens atypiques comme les ultras allemands de Sankt Pauli et ceux de l’ex-Brigade autonome de Livourne (BAL), connus pour leur engagement antiraciste et antifasciste. Ce qui n’empêche pas les ultras marseillais d’avoir également quelques amitiés du côté des Polonais d’Arka Gdynia, beaucoup plus à droite.
L’Est regarde vers l’Allemagne
Strasbourg – Metz – Nancy. Un trio de clubs dont les supporters ne s’aiment pas particulièrement, voire pas du tout. Il faut dire que la suprématie du Nord-Est est en jeu. Et elle suscite l’animosité. Alors quand ils ont décidé de nouer des contacts, les groupes de supporters de ces trois clubs ont regardé de l’autre côté de la frontière, vers les clubs allemands les plus proches.
Depuis la fin des années 80, les ultras strasbourgeois lorgnent du côté de Karlsruhe, distante de 80 km de la capitale de l’Alsace, où ils vont voir régulièrement des matchs. En 1993, un groupe est même créé, les Blue Pirates, comprenant des membres allemands et français, avec pour objectif de soutenir les deux clubs. Au cours de l’été 2000, les Phönix Sons de Karlsruhe et les Ultra Boys 90 de Strasbourg officialisent leur jumelage.
La Horda Frenetik de Metz n’a pas fait beaucoup plus de chemin pour trouver ses amis puisque Kaiserslautern est à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Moselle. Malgré les problèmes linguistiques, une amitié naît au tournant des années 2000 entre la Génération Luzifer de Kaiserslautern et la Horda Frenetik de Metz. Et ça tombe bien, Kaiserslautern et Karlsruhe ne se portent pas dans leurs cœurs non plus.
Enfin, une troisième ville s’inscrit dans cet axe d’amitié franco-allemand, Sarrebruck. Après avoir entamé un tour des clubs de l’Est de la France, les ultras locaux ont finalement jeté leur dévolu sur les ultras nancéiens, dont le groupe principal est aujourd’hui le Saturday FC. Sur une carte, Sarrebruck, Kaiserslautern et Karlsruhe en Allemagne forment à peu près le même triangle que Nancy, Metz et Strasbourg en France. Un modèle d’amitié franco-allemande.
Tigris Mystic Paris / Irréductibles Toulon
Dans la capitale, on n’a jamais été vraiment fan des amitiés avec d’autres clubs. « Pendant de longues années, toute forme de jumelage avec d’autres groupes de supporters était interdite par Boulogne », explique un ex-ultra du Parc des Princes. Le premier (et le seul) jumelage officiel reste celui noué entre les Tigris Mystic (qui se sont auto-dissous en 2006) et les Irréductibles Toulon, courageux supporters d’un Sporting enferré dans les affres des divisions inférieures. Un ancien Tigris se souvient : « Au début, les contacts, c’était juste de la correspondance entre ultras. La première vraie rencontre a eu lieu lors d’un tournoi organisé par les Karsud (un groupe du virage Auteuil). Si l’amitié au sens large du terme concernait pratiquement tout le Virage Auteuil à l'époque, les Toulonnais se sont rapprochés de nous au fur et à mesure, notamment sous l’impulsion de leur ‘Jeune Garde’ » Le jumelage est officialisé en 2001. Et dès la saison suivante, « les Irréductibles bâchent à nos côtés pour la première fois à Monaco. Vis-à-vis de Boulogne, c’était compliqué ». En 2005, lors d’un match à domicile contre Toulouse, la bâche des Irréductibles est posée sur celle des pensionnaires d’Auteuil Rouge. A la mi-temps, les hooligans parisiens de Boulogne demandent aux Tigris de retirer la bâche des Toulonnais. Fatigués par les ordres imposés par le « grand frère », les Tigris refusent. Une chose impensable à l’époque. « Ce n’est pas le fait de poser la bâche qui avait posé problème, ajoute l’ancien Tigris. Mais plutôt le fait de refuser de l'enlever quand les ‘indéps’, qui avaient fait le tour du stade grâce à la sécu du PSG, nous avaient demandé de le faire ». Six semaines plus tard une grosse bagarre opposait Tigris et Boulogne au Mans, première étape de la guerre entre les deux camps qui a rythmé la saison 2005-2006. Finalement, malgré l’auto-dissolution des Tigris en 2006, « certains d’entre nous ont continué d’aller voir des matches à Toulon avec les Irréductibles, au moins une dizaine dans l’année. » Les dix ans de l’amitié entre les deux groupes ont même été célébrés en 2011 lors d’un match opposant Toulon à l’Entente Sportive du Cannet-Rocheville…
Bonus : le détonnant cocktail toulousain
Toulouse présente un panorama d’amitiés pour le moins particulier. Les hooligans toulousains (Viola Front / Gitania Tolosa / Camside) entretiennent de très bons contacts avec leurs homologues de la capitale, orientés à l'extrême droite. Ils étaient d’ailleurs ensemble en février, lors de la dernière visite des Parisiens dans la ville rose. Du côté des ultras, les gars de la BFS (Boire - Fumer – Supporter, grands vainqueurs de notre Top 10 des noms de groupes de supporters, héritiers des Ultras Occitans, sont jumelés depuis avril 1993 avec les Messins de la Horda Frénétik, groupe qui n’hésite pas à revendiquer son antiracisme… Du côté des Indians Tolosa, le principal groupe ultra du Stadium, on est pote avec les ultras suisses de Sion. Des fachos, des gauchos et des Suisses, un cocktail détonnant.
Par Anthony Cerveaux, Antoine Aubry et Quentin Blandin
http://www.lagrinta.fr/sylvain-bp-1991-etre-ultra-ce-nest-pas-du-paraitre-ou-une-mode&7245/
Sylvain (BP 1991) : « Etre ultra, ce n’est pas du paraître ou une mode »
Il a lancé un appel sur les ondes de nos amis de RTS Radio pour que les médias donnent la parole aux ultras. Lui c’est Sylvain, le leader de la Butte Paillade. C’est l’un des organisateurs de la grande manifestation qui avait eu lieu à Montpellier en octobre dernier. L’occasion de parler du mouvement, bien sûr, mais pas que.
Tu disais récemment chez nos amis de Liberté pour les Auditeurs que ta belle-famille ne te parlait plus parce que tu es un ultra…
Sylvain : Le problème, c’est que c’est des gens qui lisent les journaux. Et malheureusement, ils ne donnent pas une bonne image des ultras. Au contraire. On est constamment stigmatisé, montré du doigt et l’amalgame est toujours fait entre hooligan et ultra. En plus, j’ai eu des ennuis par le passé avec la justice comme bon nombre de personnes dans le stade. À partir de moment-là, tu es un bandit ! C’est leur vision. Moi, ma famille m’a toujours soutenu. Elle sait ce que nous faisons dans le mouvement. Quand on ne s’intéresse pas à quelque chose, c’est très facile de juger négativement.
Tu demandes souvent qu’on donne la parole aux ultras. Pourtant beaucoup de représentants de groupes refusent de s’exprimer. Tu ne crois pas que le tort est partagé ?
Oui, c’est sûr mais ça je le dis souvent. Il ne faut pas avoir peur des médias, il faut parler avec eux. Surtout qu’on se plaint après quand ils font de la mauvaise pub ! Quand il y en a qui viennent nous interroger, on n’y va pas. Je sais très bien que La Grinta, Liberté pour les Auditeurs etc. Vous êtes des médias un peu plus « underground » qui s’intéressent un peu plus à la chose. Le problème des gros médias, c’est qu’on va faire une interview et ils vont complètement changer nos dires ou alors prendre juste des morceaux de phrase qui vont faire un scandale. C’est dommage, ce n’est pas pour arranger les choses même si c’est vrai que les leaders de groupes devraient se donner un peu plus aux interviews.
Il y a des groupes qui ont un capo (leader) jeune, à peine la vingtaine alors qu’à l’étranger c’est quasiment impossible. Est que ce n’est pas un des problèmes aussi du mouvement ultra français ?
Le mouvement ultra français comparé à l’Italie, par exemple, il est vachement plus jeune. Donc, c’est sûr qu’il y a pas mal de groupes où les leaders sont jeunes. J’en ai vu à la manifestation, la plupart ils avaient le même âge. On a tous la trentaine à peu près. Moi, j’étais déjà leader dans ma tribune à 22 ans. Comme je suis maintenant, je l’étais déjà à 22 ans. Après, ça ne s’improvise pas non plus d’être leader ou capo d’un groupe, ça tu l’as dans le sang. Que tu aies 22 ans ou 30 ans si t’as cette aura autour de toi, ça fonctionne. Même s’il y a leader et leader. Il y a celui qui mène une tribune qui rentre chez lui, laisse le mégaphone au local sans voir personne de la semaine et ne s’intéresse pas au mouvement. Et il y a être ultra, faire partie d’un groupe et le vivre au travers d’internet aussi. Pour moi, ça se vit au quotidien. Essayer de s’instruire dans les journaux, regarder un peu ce qui se passe, lire beaucoup d’articles et faire le tri. Ne pas se contenter de ce qui se fait sur internet. Parce que le problème de la nouvelle génération, c’est que c’est surtout des ultras du web ! Ce que je fais, c’est avec le cœur. Ce n’est pas du paraître ou une mode. J’ai eu plusieurs copines. Chaque fois que j’en ai eu une qui ne s’intéressait pas à la chose, elle dégageait ! Et ça passera avant mon mariage, ça passera avant tout ! Certes, ça prend énormément de temps, ça te bouffe la « vie normale » mais à l’arrivée, ma vie c’est le stade. C’est un peu dur à comprendre pour certaines personnes, ça peut faire même sectaire. Plus qu’une passion, notre de style de vie.
Comment vois-tu l’arrivée de l’Euro 2016 en France ? Est-ce que ça va être un moyen d’imposer le modèle anglais ou est-ce que ça peut être un nouvel élan comme en Allemagne ?
Je vais te dire, je ne suis pas devin ! Ça, on le saura après 2016. Je ne vais pas te dire : « oui, ça va être la merde pour nous » pour reprendre ce que tout le monde dit. Ce que je vois de plus en plus par rapport à L’Euro 2016, bon nous on est pas touché, mais tout le foot business fait qu’on est obligé d’avoir des stades plus modernes qu’avant. Ce qui veut dire plus de répression avec des caméras, beaucoup plus de sécurité. Oui, avec les nouveaux stades qu’ils sont en train de construire, ça va être moins rigolo pour nous. Ce que la BSN fait aujourd’hui à Nice, je ne pense pas qu’ils puissent continuer à fond dans leur nouveau stade. Ils vont peut-être être obligés de rentrer dans le rang et de se monter en association normale etc. Et ça va être un peu partout pareil. Voilà comment je le vois. C’est sûr, je ne le vois pas d’un bon œil. Cette année, je n’ai pas eu la chance – j’étais IDS – d’aller à Schalke en Ligue des Champions, mais on m’a dit : « C’est un truc de fou ! Tu vas pisser aux chiottes du parcage, t’as des petits écrans avec des pubs !» Il y en a qui vont dire, « whaou c’est génial ! ». Mais il faut voir plus loin que le bout de son nez. Tu vas à banque de France ou dans un stade, maintenant c’est à peu près pareil ! C’est autant fliqué, autant de caméras, autant d’interdits etc. Ils feront tout pour avoir le moins de problèmes. Mais ce n’est pas nous, ultras français, qui allons causer des problèmes. S’ils ne bloquent pas des personnes de certains pays… nous on sera plus spectateurs, que acteurs.
Est-ce que la manifestation que vous avez faite il y a quelques mois à Montpellier pour la liberté des ultras et la justice pour Casti n’était pas un coup d’épée dans l’eau ?
Je n’espère pas. C’est vrai que vu la tournure les choses… Il y a le sous-préfet qui nous avait promis de faire remonter la motion qu’on avait déposé. On n’a pas eu encore le retour donc je ne pense pas qu’on n’en ait. C’est là le problème. Les coups d’épée dans l’eau, ce n’est pas notre style. On va en mettre d’autres des coups d’épée, jusqu’à ce que ce soit dans la tête de quelqu’un ! Au moins, on aura gagné quelque chose (rire). Mais ouais, ce n’est pas en faisant une manifestation tous les 4 ans qu’on y arrivera, c’est en faisant régulièrement. Là, on s’est vu déjà au mois de janvier avec certains groupes. Ça s’est un peu essoufflé. Il faut qu’on reprenne tout ça. C’est jamais évident, du moins en France, en fin de saison de regrouper beaucoup de personnes. T’en as qui jouent le titre, l’Europe, pour ne pas descendre. Tout le monde est plus ou moins concentré sur son groupe et sur son club. Malheureusement, c’est comme ça. Normalement, celui qui joue le titre peut décrocher un match pour faire réagir, mais on n’a pas la mentalité pour ça. Je parle aussi pour nous, l’année dernière à Auxerre. S’il avait fallu boycotter, on aurait eu beaucoup de mal. Par exemple de faire une action de tribune vide, il y en a que quelques uns qui vont le faire. Je prends notre exemple, nous franchement on l’aurait pas fait. Le problème aussi, c’est qu’il n’y a qu’un noyau de groupes en France qui ont cette mentalité là. T’as beaucoup de chants dans un stade, mais tu as à l’arrivée entre 50 et 100 personnes qui sont ultras à fond.
Et « l’affaire Casti », si on peut appeler ça comme ça… On en est où ?
Avant les fêtes cet hiver, ça a pas mal bougé. C’était la police de Montpellier qui enquêtait sur la police de Montpellier… Donc ça, on a fait remonter de suite avec des avocats. Les principaux témoins ont été entendus par la police des polices, c’est eux qui ont repris le relais. C’est déjà pas mal. Apparemment, les avocats de Casti lui auraient dit qu’il y aura une première instance cet été. Ça va être long, il y en a au moins pour un an de procédure… On est quand même confiant. Ecoute, on est des Pailladins, on lâche rien ! Il faut que ça éclate. Il y aurait même une policière présente en tenue ce jour-là qui va témoigner contre le flic de la BAC. Il y a une vidéo aussi. Lui dit que c’est de la légitime défense parce qu’il était soi-disant attaqué par des supporters. Il aurait tiré dans la panique et c’est Casti qui l’aurait pris dans l’œil alors que ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé. Nous on a pas pu voir la vidéo, mais les avocats l’on vu et ceux qu’on a pris, c’est pas des pitres. Ils font partie des meilleurs bureaux d’avocats de la région. Je pense pas qu’ils nous auraient remontés le moral comme ça pour rien.
« Quand on voyait des jeunes faire les cons à la Paillade , on les prenait avec nous pour peindre des drapeaux… »
Justement, vous prenez des initiatives à Montpellier notamment avec des démarches judiciaires. Est-ce que ce n’est pas à vous, Montpelliérains, de reformer une sorte de Conseil National des Ultras (CNU)?
La réunion qu’on a faite suite à la manifestation, c’était à l’initiative des Grenoblois et qu’on a suivi de suite. On ne peut pas s’imposer, de prétendre à un leadership parce qu’il ne faut pas qu’il y en ait. Il y a encore tellement de rivalités… Si c’est un Stéphanois qui va commander, t’en as plein qui ne vont pas suivre. Pareil pour un Marseillais, Niçois, Parisien ou Montpelliérain. Au bout d’un moment, il faut quand même prendre des initiatives. Faire des réunions, pourquoi pas. Nous, on est plus capable d’organiser des manifestations. On est plus du genre à haranguer les foules, et amener les troupes. Pour les réunions, il faut des gens qui parlent bien, c’est pas notre cas (rire). Mais c’est très bien ce que les Grenoblois ont fait, il en faut des gens comme ça ! Par contre, aider la prochaine ville à faire une manifestation, ça pas de souci. On sait déjà faire.
Pour continuer sur la Butte Paillade 1991, tu déplorais qu’on ne mette pas assez en avant vos actions sociales. Vous faites quoi, alors exactement ?
Bon, c’était il y a quelques temps déjà quand on avait encore notre local. Quand on voyait des jeunes faire les cons à la Paillade (quartier sensible de Montpellier), on les prenait avec nous pour peindre des drapeaux, taper le ballon avec nous, faire des soirées plutôt que de les laisser trainer dans la rue. On va peut-être récupérer un nouveau local. On va avoir besoin de pas mal de corps de métier pour pouvoir le rénover donc ça va faire travailler du monde. Et pareil pour toutes les petites mains dont on aura besoin. Donc, les jeunes qui n’ont pas de taf plutôt que de rien branler toute la journée, ils viendront travailler au local parce qu’on en a pour quelques mois. Par la suite, on pourra organiser des concerts, soirées, lotos etc. Cela fait quelques temps aussi qu’on a l’idée de peut-être soutenir une association. Moi, j’aimais bien l’association des petits orphelins en France. Les assos contre les maladies, la moitié d’entre nous sont des gitans, ils disent que sa porte la poisse ! Alors on ne va pas s’en occuper (rire).
Un dernier mot sur ton groupe, tu peux nous parler de l’association ACID ?
Déjà, ce n’est pas la Butte Paillade. C’est des gars qui font partie de la populaire de Montpellier. Des anciens de l’Armata et de la BP qui sont des indépendants et qui ont voulu créer ça. ACID, c’est Association Contre les Interdictions de stade abusive. Chacun donne un minimum de 50 euros. Et chaque fois qu’il y aura une IAS, pas IDS hein, la personne sera protégée par l’association qui engage des avocats et s’occupe de la procédure administrative. En gros, c’est un peu un syndicat des ultras sur Montpellier. Je sais que les Lyonnais ont fait pareil et ça serait bien que d’autres groupes suivent parce que c’est un des moyens pour montrer aux autorités qu’on se défend. Et qu’on dise plus comme à l’époque : « IAS ? Bah voilà, c’est comme ça ». Une IAS, c’est toujours contestable. Si les autorités voient ça, ils vont se poser des questions. Depuis l’affaire Casti, les flics ont vu qu’on n’était plus des petits gamins sans défense et qu’on a décidé de lutter. Et depuis, ils sont toujours présents mais ils font moins de zèle. Surtout la BAC, on ne les voit plus. Des mecs qui n’ont rien à faire là, la BAC c’est un truc d’intervention. Ce n’est pas le maintien de l’ordre comme ceux qui sont déguisés là… enfin, en uniformes. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut éviter de se cogner pour un rien aussi. Mais ça fait pas mal de temps que ça s’est calmé au niveau des incidents et de la violence. Maintenant, c’est plutôt des problèmes liés à des fumigènes, pétards, taux d’alcoolémie élevés, joints… Ce qui me fait un peu rire, c’est quand on voit la cellule anti-hooligan avec Boutonnet à la tête qui cherche sa bonne place pour l’Euro 2016 : chef de la sécu française. Il aura réussi en donnant des chiffres qui n’ont ni queue ni tête.
Pour finir, un peu de sportif… C’est pas trop la joie à Montpellier depuis le titre… T’aurais aimé, toi, que Maradona ça se fasse ?
En tout cas, j’aurais préféré voir débarquer Maradona que Jean Fernandez ! J’espère que ce ne sera pas lui, que ce sera quelqu’un d’autre. Ce que j’aurais vraiment aimé, c’est de garder René Girard. Et de voir partir Louis Nicollin pour laisser sa place à son fils !
Il y a une fracture entre vous et Nicollin ?
Ouais, mais si tu veux la fracture a toujours été là. Sauf quand on était vraiment un club familial. On n’a jamais eu de rapports avec lui. Les seuls qu’on a, c’est à travers Midi Libre quand il nous insulte. On sait à qui on a faire, tout ce qu’il peut dire et vomir ne nous touche pas. C’est pour ça qu’on aimerait avoir Laurent Nicollin qui est plus en adéquation avec son temps que le père. La fin de saison catastrophique, c’est lié à ses sorties médiatiques qui sont plus que limites. Foutre le bordel avec Girard, les joueurs… J’aurais espéré au moins l’Europa League. Après, les joueurs qui ont le melon qui a explosé, ils n’ont plus rien à faire ici. Mais ça c’est le football de maintenant. Le seul différent, c’est Laurent Pionnier.
[Rue 89] PSG : 3 ans de guerre contre ses supporters
Écrit par Administrator vendredi, 26 avril 2013 15:56http://www.rue89.com/rue89-sport/2013/04/09/psg-trois-ans-guerre-contre-supporters-dix-histoires-241315
PSG : trois ans de guerre contre ses supporters, en dix histoires
Les supporters historiques du Paris Saint-Germain ne profitent pas du grand retour de leur club sur la scène européenne. Depuis 2010, le PSG leur mène la vie dure.
Des supporters du PSG à Valence, en 1/8e de finale de la Ligue des Champions, 12 février 2013 (Jose Jordan/AFP)
Ils seront 2300 à effectuer le déplacement officiel, mercredi soir, à Barcelone, remplissant seulement un peu plus de la moitié du parcage réservé aux visiteurs. Le PSG avait réservé la vente à ses abonnés. Plusieurs centaines d’autres supporters sont attendus au Nou Camp, en dehors de la tribune parisienne.
Il y a dix-huit ans, pour le premier quart de finale en Ligue des Champions du club parisien, ils étaient 3500, pour un match aller. A l’époque, le PSG, relativement moins riche, avait affrété des avions pour aider les supporters à se déplacer.
Ça, c’était quand le club entretenait ne menait pas la guerre à ses supporters. Depuis le « plan Leproux » [du nom de l’ancien président du club qui l’a mis en place à l’été 2010, ndlr], et même quelques années avant, il ne fait pas bon être supporter parisien si l’on ne se contente pas de s’asseoir gentiment et en famille au Parc des Princes, après avoir fait un tour à la boutique officielle.
Ceux qui s’essaient depuis près de trois ans à contester la politique menée par le club ou qui tentent de suivre le PSG en déplacement, souvent par leurs propres moyens, se heurtent au couperet intransigeant des pouvoirs publics et de la direction du club de la capitale.
Depuis trois ans, le Paris Saint-Germain, avec la complicité du ministère de l’Intérieur, prend des mesures retorses au mieux, liberticides au pire, à l’encontre de ses supporters.
A travers dix exemples peu ou pas médiatisés, retour sur la façon dont le club parisien a fait taire la contestation.
Août 2010 : 249 interdictions de stade pour une manifestation
C’est le 7 août 2010, premier jour de la mise en place du plan Leproux, que les ultras parisiens ont compris que leur vie de supporter allait devenir un enfer.
En marge de PSG-Saint-Etienne, premier match de l’année, plusieurs centaines de supporters se réunissent pour manifester contre ce plan qui exclut les associations organisées du stade et ne permet plus de choisir sa tribune. La manifestation se déroule dans le calme et s’achève par un sit-in sur la chaussée, aux alentours du Parc des Princes.
Peu avant le début du match, les manifestants sont encerclés par les forces de l’ordre puis placés en garde à vue. Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, réclame des « interdictions administratives de stade (IAS) en urgence », qui sont délivrées quelques jours plus tard. C’est un coup de filet facile dans le monde des ultras parisiens : 249 personnes se retrouvent interdites de stade pour trouble à l’ordre public, pour une durée de six mois avec obligation d’aller pointer au commissariat.
Le collectif 07/08 – date de l’incident – s’est saisi d’une dizaine de cas, ceux des supporters qui voulaient et pouvaient financièrement s’engager dans la procédure. A chaque fois, l’IAS a été annulée et 1 000 euros en moyenne ont été versés au supporter. Selon le tribunal, le trouble à l’ordre public n’était pas fondé.
Mais nombre de supporters contestataires ont été découragés par ce premier coup de force des pouvoirs publics.
Février 2011 : places annulées sur la base d’adresses IP
Lors de la saison 2010-2011, plusieurs centaines de supporters parisiens boycottent le Parc des Princes et les déplacements officiels organisés par le PSG afin de manifester leur opposition à la politique du club. Parfois, ils décident quand même de se regrouper en tribunes latérales au Parc ou à l’extérieur pour faire entendre leur mécontentement.
Comme à Rennes, ce week-end de février 2011, où ils sont près de 250 à avoir acheté des billets dans la même tribune, jouxtant le secteur visiteur. Quelques jours avant le match, le ministère de l’Intérieur ordonne au Stade Rennais, via la préfecture d’Ille-et-Vilaine, d’annuler 249 billets achetés sur Internet dans la tribune proche du secteur visiteur pour « des personnes résidant à Paris et dans la grande région parisienne ». Et donc présumés un peu vite supporters du PSG.
Le quotidien local, Ouest France, évoque une décision qui place le club breton aux frontières de la légalité. Les supporters lésés font en effet valoir les problèmes de rupture contractuelle et de refus de vente pour « des raisons discriminatoires tenant à l’origine ». Et puis, pour procéder à ces annulations, le Stade Rennais a dû rechercher dans ses fichiers les origines géographiques des acheteurs au moyen des adresses IP localisant les ordinateurs. Ce qui est contraire à la Loi informatique et libertés.
Deux ans après les faits, les supporters ayant entamé une procédure pour rupture contractuelle abusive ont été déboutés par un tribunal de proximité. En revanche, une plainte est toujours en cours auprès de la CNIL, concernant la recherche d’adresses IP. La Commission n’a toujours pas rendu de décision.
Décembre 2011 : interdits de stade pour « outrage public à la pudeur »
La Coupe d’Europe a cette particularité d’exciter les supporters migrateurs, dont ceux du PSG. Le 2 décembre, Paris se déplace en Autriche pour affronter le Red Bull Salzbourg. Encore une fois, certains supporters privilégient les places en tribunes latérales pour être libres de leur mouvements.
Quatre d’entre eux montrent ainsi leurs fesses en tribune, pendant plusieurs secondes. Ce qui dans un stade de rugby serait considéré comme une animation sympathique n’est pas vu de la sorte par les stadiers autrichiens : ils sont expulsés du stade et condamnés à payer une amende aux autorités locales.
Revenus de leur périple, ils reçoivent un courrier de la préfecture de police de Paris leur notifiant une interdiction administrative de stade de 3 mois, avec obligation de pointer au commissariat. Motif : « Outrage public à la pudeur » qui aurait engendré « un comportement d’ensemble qui constitue une menace pour l’ordre public et la sécurité des personnes et des biens ».
Un outrage public à la pudeur qui ferait probablement rire Mark Roberts, le célèbre « streaker » anglais, dont les supporters parisiens sont encore très loin d’égaler les 506 intrusions, nus, sur un terrain.
Surtout, les quatre supporters incriminés, estimant que l’affaire avait déjà été réglée auprès des autorités autrichiennes et que la préfecture de police de Paris ne peut délivrer d’IAS pour des faits commis à l’étranger, ont demandé l’annulation de ces interdictions devant le tribunal administratif. L’affaire est encore en cours d’instruction.
Mars 2012 : interdits de stade sans contrôle d’identité
Début mars 2012, les nombreux motifs de désaccord entre les supporters contestataires et la direction du club se cristallisent autour d’une lettre ouverte envoyée au PSG dénonçant « la supercherie du plan sécuritaire » et réclamant une « nouvelle gestion du département supporter », à travers, notamment, le départ de Jean-Philippe d’Hallivillée, directeur sécurité du PSG.
Pour se faire également entendre des joueurs, une cinquantaine de supporters s’invitent au Camp des Loges lors d’un entraînement du PSG. Certains s’en prennent à un journaliste de l’Equipe TV qui les filme, pendant que deux autres obtiennent finalement de rencontrer Mamadou Sakho et Claude Makélélé pour expliquer leurs revendications. Les supporters quitteront le Camp des Loges en allumant des fumigènes.
Une semaine plus tard, plus d’une dizaine d’interdictions de stade s’abattent sur certains des supporters présents alors qu’aucun contrôle n’avait été effectué au Camp des Loges. Tous les leaders des groupes contestataires sont touchés et écartés, d’abord en urgence pour un mois, avant de recevoir une interdiction de 6 mois.
C’en est trop pour le collectif Liberté pour les Abonnés, qui tentait en vain d’instaurer un dialogue avec le PSG pour le retour d’abonnements fixes en virage. Plusieurs de ses responsables sont touchés par ces interdictions de stade. L’association décide de s’autodissoudre. La plupart des IAS reçues ce jour-là font l’objet d’une procédure en cours devant le tribunal administratif.
Septembre 2012 : annulation de places pour un match du PSG handball
Lors de l’été 2012, les stars ont débarqué au PSG, les abonnements ont nettement augmenté et le PSG surveille précautionneusement le Parc des Princes. Plusieurs supporters qui veulent jouir de davantage de liberté et de tarifs plus avantageux décident d’aller voir ce qui se passe du côté du PSG Handball, lui aussi renforcé par de nombreuses stars.
Le 14 septembre, le nouveau riche du championnat débute sa saison face à Cesson-Rennes. Plusieurs supporters envisagent de s’y retrouver pour aller chanter « et mettre une bonne ambiance », explique un supporter présent sur place.
Mais la veille du match, tous ces supporters reçoivent une lettre du PSG Handball les informant de l’annulation de leur billet : « il est parvenu à notre connaissance que vous seriez actuellement sous le coup d’une interdiction de stade », précise le courrier. Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG, confirme le motif à l’AFP.
Sauf que la plupart des supporters présents n’ont jamais fait l’objet d’une interdiction de stade et n’ont même jamais eu affaire aux services de police, sinon pour un contrôle d’identité. Convaincus de faire partie d’une liste noire établie par la préfecture de police de Paris, à l’occasion de contrôles d’identité de supporters au cours de la saison précédente, et transmise au PSG, une trentaine de supporters saisit la CNIL.
Une plainte pour constitution illégale de fichiers est déposée et un accès à la fameuse liste est demandé. La Commission a répondu aux supporters qu’elle s’était rapprochée du PSG et de la préfecture de police de Paris et qu’elle était « en train d’instruire les suites à donner au dossier ».
Septembre 2012 : interdits de stade en marge d’une conférence de presse
Lors de la conférence de presse du PSG précédant le match contre Kiev, le 17 septembre dernier, une trentaine de supporters contestataires manifestent autour du Parc des Princes, allumant des fumigènes aux chants de « Rendez-nous nos abonnements… Des ultras à Paris ! ».
« Histoire de rappeler au PSG qu’on est toujours là », explique Julien qui faisait partie du cortège. A l’issue de cette manifestation, les supporters se scindent en différents groupes, puis rejoignent le métro. Julien est alors contrôlé par des CRS, arrivés à l’issue de la manifestation :
« Au départ, ils m’ont dit qu’ils faisaient seulement un contrôle d’identité et que je n’aurai rien. »
Un mois plus tard, il reçoit une interdiction administrative de stade de 6 mois. Motif : « participation à une manifestation non-autorisée sur la voie publique » au cours de laquelle « des fumigènes ont été allumés et des insultes contre les dirigeants du PSG proférées ». Ce qu’on pourrait constater dans n’importe quelle manifestation ouvrière, où fumigènes et insultes sont considérées comme du folklore, sans qu’il y ait de sanction.
Surtout, pour Jean-Jacques Bertrand, juriste spécialiste en droit du sport :
« La sanction paraît complètement disproportionnée. Les faits doivent intervenir à l’occasion d’une manifestation sportive, or ce n’est pas le cas pour cette interdiction puisque les faits se sont déroulés en marge d’une conférence de presse et sur la voie publique. Devant le peu de motivation de ce genre d’IAS, le préfet s’expose à une annulation si le supporter conteste son IAS devant le tribunal administratif. »
Sauf que, souvent, le supporter concerné ne conteste pas son IAS par manque de moyens, comme Julien.
Nouveauté cette saison : le PSG s’est donné la possibilité, dans ses conditions générales de vente, d’étendre l’interdiction de vente de billets à ce supporter de six mois supplémentaires, soit jusqu’au 20 octobre 2013. Une double peine.
Octobre 2012 et un peu tout le temps : interdiction de déplacement des supporters parisiens
Pour contrer le déplacement des supporters contestataires par leurs propres moyens, les pouvoirs publics ont trouvé la parade, quitte à sérieusement entraver la liberté de circulation.
Comme à Nancy, le 27 octobre dernier. Deux jours seulement avant le match, le préfet de Meurthe-et-Moselle publie un arrêté interdisant à « toute personne se prévalant de la qualité de supporter du Paris Saint- Germain ou se comportant comme tel, alors qu’elle est démunie de billet […] d’accéder au stade Marcel-Picot ou de circuler sur la voie publique dans le périmètre délimité ». Aucun contentieux n’oppose pourtant les supporters parisiens et nancéiens.
Rebelote, quelques mois plus tard, le 17 mars 2013, à Saint-Etienne. Pour ceux qui ont le malheur de supporter le PSG en dehors de l’Ile-de-France, mieux vaut se calfeutrer chez soi lorsque le club de la capitale est de passage et qu’un tel arrêté est en vigueur.
A l’origine, ces arrêtés préfectoraux, souvent appuyé par un décret du ministère de l’Intérieur, avaient un caractère exceptionnel et visaient surtout à prévenir un affrontement entre des supporters rivaux. Mais, depuis la saison dernière, la mesure s’est généralisée.
Réservée au départ aux supporters parisiens, elle s’applique désormais aux Corses, Niçois ou Marseillais. Un recours systématique qui interroge quant à la gestion des flux de supporters lors de l’Euro 2016 en France.
Février 2013 : bloqués 8 heures dans un bus
Une association de supporters anciennement pensionnaires du virage Auteuil, les Microbes, organise un déplacement en bus. Comme quinze jours auparavant pour un match du PSG à Bordeaux. Partis très tôt le matin de Paris, les bus sont arrêtés à un péage aux alentours de Toulouse vers 13h30 par les forces de l’ordre.
Contrôle du bus, palpations des supporters et prise d’identités. Jusque-là, une procédure relativement habituelle pour les supporters en déplacement. Sauf qu’au lieu de les escorter ensuite jusqu’au stade, les policiers emmènent les bus près d’une décharge et obligent les supporters à patienter à l’intérieur pendant plus de 8 heures sans boire, ni manger et sans leur fournir d’explications.
Un supporter raconte l’épisode deux jours plus tard sur Rue89 :
« A 19h30, on sait bien que l’on ne verra pas le match. On a faim, soif et plus de clopes. On est à bout. Quelques insultes fusent. Un pote craque, il prend son sac et veut partir. Il sort, nous sommes une dizaine à le suivre mais les gendarmes le repoussent. Ils ne veulent pas cogner mais ont reçu ordre de nous séquestrer.
Tout le monde descend, on n’en peut plus, tout comme le chauffeur qui n’a pas dormi depuis notre départ il y a maintenant 15 heures. »
Les passagers des bus sont pourtant tous en possession de billets valides pour assister à la rencontre, même s’ils comptent dans leurs rangs trois interdits de stade, selon Antoine Boutonnet, chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH).
A la mi-temps du match entre Toulouse et le PSG, les supporters parisiens sont reconduits vers la capitale sans avoir pu assister à la rencontre.
Même le consultant de Canal+ Pierre Ménès, pourtant pas réputé pour sa tendresse avec les supporters, prendra leur défense.
Février 2013 : les écharpes du PSG interdites au Stade de France
En octobre 2012, certains supporters contestataires avaient profité d’un France-Japon qui n’intéressait pas grand monde pour mettre de l’animation au Stade de France. Et faire entendre leurs revendications aux cris de « Liberté pour les abonnés », « Des ultras à Paris », « Fin des IAS abusives », agrémentées de quelques fumigènes et pétards.
Quelques mois plus tard, le 8 février, l’Allemagne se présente au Stade de France pour un autre match amical. A l’entrée, plusieurs supporters du PSG venus avec une casquette, une écharpe ou un maillot du club de la capitale sont priés de laisser leurs couleurs à la consigne sous peine de se voir interdire l’entrée dans le stade. Choqués, certains repartent sans même assister à la rencontre.
« On ne voulait pas prendre le risque de trouble à l’ordre public », indique la Fédération française de football à l’origine de cette interdiction. Avant d’ajouter pour se dédouaner :
« Nous avons demandé à toute personne ayant un maillot ou une écharpe d’un club de le laisser à la consigne. La règle était la même pour les supporters allemands. »
Plusieurs témoins assurent pourtant avoir aperçu à l’intérieur de l’enceinte différents maillots de club, des drapeaux étrangers et même… un homme avec le maillot du PSG. Un steward avait mal fait son travail.
Février 2013 : interdit de stade pour une écharpe de groupe dissous
C’était il y a quelques semaines, lors de PSG-OM en championnat. Mathieu, un supporter parisien, brandit une écharpe lors de l’entrée des joueurs, comme il est de coutume de le faire. A la 50e minute, plusieurs stadiers viennent le chercher et l’emmènent au commissariat du Parc des Princes. Le problème ? C’est son écharpe, lui disent les policiers.
Sur l’une des deux faces, il est écrit « Authentiks », association de supporters proche du virage Auteuil et dissoute en avril 2010. Mathieu fait valoir qu’il n’a jamais été membre de ce groupe, qu’il en a acheté l’écharpe en 2006 parce qu’il était abonné dans la même tribune que l’association – la G. En vain.
Une semaine plus tard, il reçoit un courrier de la préfecture de police de Paris lui notifiant une interdiction administrative de stade de 3 mois. Comme pour Julien cité plus haut, le PSG lui annonce dans un courrier qu’en plus de désactiver son abonnement jusqu’à la fin de la saison, aucune place ne lui sera vendue jusqu’au 9 décembre 2013. PSG-Barça, ce ne sera pas pour lui.
Ecrit par : Anthony Cerveaux
Tu aimes ton club, ta bâche et tes potes comme la prunelle de tes yeux. Mais tes ennemis sont nombreux : supporters adverses, footix, médias, LFP, ministère de l’Intérieur… Toi, tu es seul contre tous. Tu es un vrai ultra.
...un tifo te sert de bandeau sur ta page Facebook et de fond d’écran sur ton ordinateur.
...The Voice, pour toi, c’est tous les week-ends dans tes oreilles.
...ton instrument préféré, c’est le tambour.
...tu parles une langue morte : J9, deux-mats, tifo feuilles, bâche, local, permanences, banderoles, voiles, bandes, CR, cortège, IDS, capo, cartage, dép, MF, CU, BSN, SIR... Personne ne te comprend.
...ou les gens te comprennent de travers : PD, enculé, c’est du folklore, ce n’est pas de l’homophobie.
...tu penses que seuls les déplacements font le vrai supporter.
...se casser la voix, ce n’est pas réservé à Patrick Bruel.
...tu as chopé un tennis elbow à force d’agiter ton drapeau.
...tu as squatté pendant trois mois un hangar désaffecté pour préparer un tifo de trois minutes.
...tu évolues dans un milieu où la question de la parité se pose autant qu’en Arabie Saoudite.
...tu sais que le Parc, c’était mieux avant. Et le Vélodrome aussi.
...en revanche, le Juventus Stadium, c’est mieux qu’avant.
...tu as un avis définitif sur les bons horaires de matches.
...tu fais grève sans être syndiqué. Mais toujours avec préavis.
...la Coupe de la Ligue et toi, c’est une histoire passionnelle. Beaucoup de haine et parfois un peu d’amour, quand ton club arrive en finale. Et encore.
...tu es persuadé que le mouvement ultra français sera mort d’ici l’Euro 2016. Mais ça ne t’empêche pas d’en parler pendant des heures.
...d’ailleurs, tu peux aussi débattre longtemps de la bonne manière d’orthographier ultra (ultras, ultrà, ultra’, ultra, Ultra…) et de l’unité du mouvement avant de te demander « mais au fait, c’est quoi, vraiment, être ultra ? »
...tu es contre le foot business, mais tu exiges que ton club fasse preuve d’ambition.
...tu es pour le football populaire, mais tu ne sais pas vraiment expliquer ce que c’est.
...tu as appris le patois local pour prouver ton attachement à ta terre. Du coup, tu as découvert plein de choses étonnantes sur l’histoire et la géographie de ta ville.
...tu ne sais pas ce que c’est que s’asseoir à la place inscrite sur ton ticket.
...mais tu sais sauter sur la tienne.
...et un inconnu n’a pas intérêt à se mettre à « ta » place dans le virage.
...tu as déjà commencé une banderole par « Fiers d’être… ».
...tu en as déjà fini une par « Liberté pour les Ultras ».
...tu sais reconnaître les détails des couleurs historiques et du logo de ton club.
...tu t’attaches beaucoup à la date de création des choses. Enfin de certaines. Tu connais la date de naissance de ton club et de ton groupe. Mais tu oublies celle de ta copine.
...tu sais apprécier les effluves des cigarettes magiques dans le bus, c’est toujours plus agréable que ton voisin qui pisse dans une bouteille.
...en plein été, vêtu de ton plus beau short, tu t’es fait palper les mollets par un CRS à l’entrée du stade. Deux fois.
...du coup, tu t’es demandé comment cacher un fumi dans un mollet. Ça, tu n’as pas trouvé. Mais t’as trouvé d’autres ruses.
...tu gueules aux joueurs de ton équipe qu’il est temps de mouiller le maillot.
...tu remercies ton équipe pour sa victoire et la joie qu’elle t’a procurée.
...tu t’es pris un plomb de pêche ou une pile sur le coin de la gueule dans le parcage du Vélodrome.
...tu t’es chié dessus à Bastia et face à un cortège du Kop de Boulogne.
...tu as un surnom improbable, Ultravlo, Chouchou ou MacMega.
...tu as insulté au moins une fois le président de ton club. Et au moins mille fois la LFP et Frédéric Thiriez. Pour le ministère de l’Intérieur, c’est plus compliqué, ça change tout le temps.
...tu as acclamé au moins une fois le président de ton club. Bizarrement, tu n’as jamais acclamé ni Frédéric Thiriez, ni le ministre de l’Intérieur.
...un soir, au local, tu as regardé tes potes et tu leur as demandé : « Au fond, le plus important, c’est quoi ? Le club ou le groupe ? ».
...tu reproches aux médias de ne parler que des mauvais côtés du mouvement, mais tu collectionnes leurs articles.
...tu fais tous les ans des collectes pour des associations caritatives.
...tu préfères avoir la mentalité que regarder le Mentalist.
...tu sais ce que bizutage veut dire. Certains ne reviennent jamais après leur première expérience en déplacement. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi.
...tu as sillonné la France entière. Tu connais tout. Les meilleurs bars, les meilleures stations, les meilleurs fast-foods.
...l’odeur des torches te fait plus saliver que celle des merguez, les explosions de pétards ne te font même pas sursauter.
...tu t’es déjà fracassé la cheville en fêtant un but de ton équipe.
...tu ne sais pas ce qui est le plus jouissif : un succès à la dernière minute dans le derby, un tifo géant réussi, un parcage de folie qui fait taire les locaux ou une charge victorieuse.
...tu sais ce qui fait le plus mal. Tu préfères que ton club perde pendant dix ans contre son ennemi héréditaire plutôt que te faire taper ta bâche ou te faire courser par ces bâtards d’ultras ennemis.
...la véritable révolution technologique pour toi, c’est Internet. Plus besoin d’attendre les fainéants de la « cellule photo » ou les courriers de tes corres’.
...tu as failli foutre une tarte à un footix qui te demandait de « baisser ton drapeau ».
...à la télé, un seul mouvement de caméra derrière les buts te permet de regarder furtivement ce qui se passe en tribune.
...au stade, tu regardes plus les tribunes que le terrain. Parfois, tu manques des buts. Souvent ?
...avant, tu connaissais tous les joueurs de ton club sur le bout des doigts, y compris ceux du centre de formation. Maintenant, tu te surprends à dire en plein match : « Merde, c’est qui le 21 ? »
...mais tu sais que seuls les vrais amateurs de foot restent longtemps dans le groupe. Pour les autres, c’est comme l’amour, ça ne dure pas plus de trois ans.
...tu as cinq paires d’Adidas Samba.
...tu as une écharpe de la Fossa Dei Leoni sur le mur de ta chambre.
...sur le forum privé de ton groupe, y a une galerie photo avec les tronches de tes ennemis.
...tu as expérimenté le toucher rectal à l’entrée d’un stade.
...tu as aussi entendu un flic te dire, à l’entrée du parcage visiteur : « Vous ne rentrez pas avec votre méga ! » Pourquoi ? « Parce que ! ».
...à 30 ans, tu es dans la Vieille Garde, à 35 ans, tu es à la retraite.
...tu as connu IRC. Les plus anciens ont même connu la Poste et les corres’.
...tu as volé un sandwich Sodebo dans une station-service.
...pour toi, une Grec n’est ni une victime de la crise, ni une proie potentielle, ni un kebab.
...tu ne portes jamais le maillot de ton club au stade.
...tu as déjà couru, tu as déjà fait courir. Peut-être même que tu as déjà pris une pêche. Et peut-être même que tu en as déjà donné une. Deux ?
...mais quand tu te bats, c’est jamais toi qui as commencé.
...un CRS, c’est juste un gars qui te prend pour un hooligan, alors que tu le considères comme un stadier.
...tu as dû expliquer à un flic ce que signifiait ACAB. Selon ton sens de la répartie et ton état de fraîcheur, tu as répondu « Athlétic Club Andrézieux Bouthéon » ou « Au Chaud, Au Bistrot ».
...tu as beau faire des doigts aux flics, tu es parfois bien content de la voir arriver cette putain d’escorte.
...au boulot, tu reluques en douce des photos et des vidéos de tribunes. Et parfois de fights.
...tu prétends avoir découvert Jacquie et Michel grâce aux Bad Gones et Youporn grâce aux Celtic Ultras de Brest. A d’autres.
...tu as appris les règles de base du droit. Ton groupe a un bon avocat.
...tu te dis antiraciste quand tu es de gauche, tu te dis apolitique quand tu es de droite, tu te dis patriote quand tu es nationaliste.
...tu sais ce qu’est le chlorate. Ton ancien jean aussi.
...tu as creusé tes Reebok Classic pour y cacher un fumigène.
"Parmi les ultras, y a de tout, des fachos (ici les Ultras Sur du Real Madrid), des gauchos, des apos...".
...quand tu vois du PQ, tu penses à autre chose qu’à t’essuyer les fesses.
...la bière, la bière, mais qu’est-ce qu’elle a fait de toi, la bière ?
...tu délimites ton territoire en collant des stickers.
...tu as appris à coudre et à peindre.
...tu as sifflé Christophe Dugarry.
...tu t’es endormi au stade. Ou dans le bus.
...tu portes toujours une ceinture.
...tu as un bonnet, une écharpe en laine et des gants en été, tu es torse nu, avec une écharpe en satin et des lunettes de soleil en hiver.
...tu passes des heures sur le forum de Mouvement Ultra. Mais juste pour te renseigner. Y a que des mythos qui y postent. Toi, éventuellement, tu poses une question précise, avec réponse en MP si ça dérange. Et tu n’écris que sur Culture Ultra, avec les élus. Et encore, la qualité s’est dégradée.
...tu sais reconnaître les différents goûts des gaz lacrymogènes.
...tu as eu un problème de piles avec ton méga lors du déplacement de l’année et ta sono est tombée en panne le jour du derby.
...tu as oublié la bâche dans la soute du bus.
...tu reproches aux journalistes de ne jamais donner la parole aux ultras, mais tu refuses souvent de répondre à ces vendus.
...le Broussard que tu connais, il n’est pas commissaire.
...tu as demandé à un inconnu au téléphone : « Vous êtes combien ? ».
...tu as entendu un chauffeur de bus prétendre : « Je vous préviens, on ne fume pas dans mon car ». La première fois, ça t’a surpris. La deuxième, ça t’a fait rigoler.
...tu collectionnes les fanzines, les vieux Sup’Mag et les Culture Tribunes.
...tu gardes au chaud une vieille écharpe collector de ton groupe. Un jour, elle vaudra cher.
...tu t’es mis à califourchon sur le petit muret du parcage du Roudourou.
...tu as regretté de ne pas y avoir pensé avant les gars de Boulogne, à la référence au film sur les Ch’tis. Et tous ces cons qui n’ont pas compris l’humour.
...tu connais au moins un pote qui s’est brûlé avec une torche. Parfois, ce pote, c’est toi.
...tu parles de grand chelem, sans parler ni de rugby, ni de tennis.
...tu fais du stop. A l’aller. Au retour, tu dors dans le coffre du J9.
...par moments, tu as des éclairs de lucidité et tu te demandes ce que tes parents, tes potes, ta copine, tes collègues de fac ou de boulot penseraient de toi s’ils te voyaient, là maintenant. En même temps, ils ne te voient pas.
...tu as passé plusieurs heures lors des repas de famille à expliquer qu’allumer un fumigène, c’est festif, ce n’est pas grave.
...par contre, les heures passées à expliquer la différence entre ultras et hooligans, tu ne peux même plus les compter.
...tu as déjà chanté du Patrick Sébastien, du Charles Aznavour ou du Michel Sardou. Mais tu sais que le mieux, c’est Annie Cordy.
...autour de toi, tout le monde sait que tu aimes le foot et personne ne comprend pourquoi tu ne regardes pas les matches de l’équipe de France.
...tu as essayé d’apprendre à ton entourage comment reconnaître un « mec de stade » dans la rue.
...alors que tu es en vacances avec ta copine ou tes potes, tu dis subitement : « Putain, y a un mec de stade ».
...tu connais les noms de tous les stades de France et la moitié des noms des stades d’Europe, même ceux de Slovaquie. Pour les noms des groupes ultras, là, c’est plus facile, tu les connais tous, même ceux d’Israël.
...pour toi, les Fedayn, ce sont des supporters de foot.
...tu t’es lié d’amitié avec des ultras étrangers avec lesquels tu communiques péniblement dans un anglais rudimentaire.
...tu as un a priori favorable sur une ville dans laquelle tu n’es jamais allé simplement parce que la scène ultra locale y est réputée.
...pour toi, Vérone n’est pas la cité de Roméo et Juliette, mais tu proposes à ta copine d’y passer un week-end en pleine saison de foot : « Tu verras, c’est très romantique ».
...pendant que tu visites une ville, tu regardes plus les lampadaires que les monuments. Quand ta copine te dit « C’est quand même classe Berlin », tu lui réponds « Oh, encore un autocollant des gars de Dresde ».
...tu as pris la première fois l’avion pour un match de Coupe Intertoto. Puis les compagnies low-cost ont changé ta vie.
...tu sais que le bonheur, c’est la Coupe de France ou les divisions inférieures, les places à 1€ ou 50 cents en tarif étudiant. Sauf quand c’est à côté d’un quartier sensible.
...tu aimes raconter que c’est ton père qui t’a emmené au stade quand t’étais enfant et que t’as tout de suite été attiré par le virage.
...tu ne RT et ne like que les articles sur les supporters.
...tu fais des ventes privées sur Internet pour choper des fringues Ben Sherman, Fred Perry, Lyle and Scott ou Stone Island.
...tu fais la différence entre une aire de repos et une station-service.
...tu t’es déjà tapé une mission de nuit dans une gare de campagne pour faire le plein de torches SNCF.
...tu fêtes l’anniversaire de ton groupe tous les cinq ans.
...à l’anniversaire de tes potes, tu n’allumes pas des bougies mais des torches.
...A Monaco, t’as essayé d’éviter l’escorte policière pour aller à la plage.
...tu as voyagé avec un bus aux vitres cassées.
...tu as dit à ton cousin « Désolé, je peux absolument pas venir à ton mariage ». Forcément, un déplacement à Châteauroux en 32e de finale de la Coupe de France, c’est quand même autre chose.
...tu sais que les gendarmes mobiles, c’est moins pire que les CRS.
...tu ne sais pas si tu détestes plus les ultras des autres groupes ou les footix de ta tribune.
...tu aimes passer des soirées entre mecs. Ce n’est pas pour ça que tu es macho. Enfin, le reste du temps. Parce que dans le virage, quand même, les filles, faut qu’elles restent à leur place. Déjà, t’es sympa, tu leur laisses tenir la table de vente et s’occuper du déplacement. Elles ne vont pas prendre le méga non plus.
...tu sais que les filles, elles viennent dans le virage seulement pour voir des footballeurs en short ou pour choper un mec. Mais, bon, si tu pouvais en choper une parfois, ça t’arrangerait.
...si tu es une fille, tu es passionnée, tu aimes être minoritaire et tu as du courage. A moins que tu ne sois juste très maso.
...au tournoi de foot de ton groupe, il y a deux coupes. Une pour les vainqueurs sur le terrain. Une pour ceux qui gagnent à la buvette. Curieusement, peu d’équipes font le doublé.
...tu soutiens tous les interdits de stade. Enfin presque. Ceux qui ont été déclarés tricards du virage par les meneurs de ton groupe, ils l’ont quand même bien cherché.
...vous êtes convaincus, toi et tes potes, d’être l’élite des supporters.
...tu sais que seuls les présents savent.
...et les autres, qu’ils aillent tous se faire enculer.
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