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http://www.lagrinta.fr/la-cavese-6-annees-apres-la-celebrite&7245/
Mai 2013. Au terme d’une saison difficilement entamée, sans grande saveur, la ville de Cava de’ Tirreni accueille avec soulagement le maintien assez inespéré du club local. Retombé dans un relatif anonymat, ce petit bout d’Italie situé à quelques kilomètres de la mer fut pourtant quelques années plus tôt l’objet d’une étonnante agitation. Et pour cause, ici, les cœurs bâtent pour la Cavese, un nom qui pète bien, mais qui a pourtant bien failli disparaître. Récit.
Eté 2007. Par la grâce des nouvelles technologies, YouTube en tête, une ville de Campanie sans grand passé footballistique se retrouve soudain propulsée sur le devant de la scène. Cava de’ Tirreni, cité de 50 000 âmes vivant principalement du commerce et de l’agriculture aurait pu, à l’instar de nombreux autres villages de la province, continuer à vivre au pas du grand Napoli, un club dont le soutien populaire ne s’est jamais démenti malgré les années sombres. Mais cet été là, quelques semaines à peine après la fin des différents championnats organisés par les ligues professionnelles et amateurs italiennes, tout bascule.
Les débuts de la folie Cavese
Une vidéo mise en ligne par l’un des responsables de la Curva Sud Catello Mari du Stadio Simonetta Lamberti, fief du club local, la Società Sportiva Cavese, siégeant en Serie C1 (troisième échelon national), agite le web. Se répandant rapidement sur la toile, le clip tourné au sein même du stade en plein match devient un incontournable des amateurs de ballon rond. Personne n’échappera au fameux « Dale Cavese », un chant simple – deux syllabes –, rythmé et entraînant grâce aux variations des tambours, aux coups de sifflets des meneurs et à la gestuelle associée, exécutée par l’ensemble de la tribune, soit un peu plus de 4 000 tifosi. L’histoire phénoménale de ce petit club de Campanie ayant pour emblème un aigle est en marche.
Si ce chant, encore abondamment repris dans les tribunes étrangères et italiennes a offert une renommée impressionnante aux fans de la Cavese, le cas de cette entité sans succès n’ayant jamais connu l’élite reste pourtant tout sauf atypique, dans une Italie où passion et ferveur se côtoient quotidiennement dans les strates les plus éloignées du professionnalisme. Cette saison là (2006-07), les aquilotti – le surnom des joueurs locaux – perdent en demi-finale des play-off pour l’accession en Serie B, une division que le club de Cava’ n’a jamais dépassé au cours d’une histoire pourtant quasi centenaire. Loin des fastes de l’élite, de l’Europe et des millions du foot-business où seuls les stars et les succès comptent, la Cavese réunit tous les quinze jours à domicile près de 12 000 tifosi en moyenne, soit un cinquième de la population de la ville. La Curva Sud elle, affiche complet et suit l’équipe dans l’ensemble de ses déplacements sous l’impulsion de son principal groupe de supporters : les Acid Boys, un nom historique à jamais lié au club.
La faillite et la disparition
Loin de cette éphémère notoriété, la Cavese poursuivra son aventure au sein du troisième échelon national – devenu depuis Lega Pro 1 – durant trois saisons, oscillant entre premiers tiers et milieu de tableau. Le président d’alors, Antonio Fariello en poste depuis 2006 espérait à terme un retour en Serie B, près de vingt cinq ans après les derniers exploits du club dans cette division. Mais, il était écrit que le destin de la Cavese ne s’écrirait pas encore en lettres d’or… 2010-11. Au terme d’une année très délicate sur les plans sportif et financier, la Cavese termine 18ème et dernière de sa division. Pire, l’entité se retrouve exclue par la ligue du prochain exercice en Lega Pro 2 à cause de problèmes économiques. Le club de Cava de’ Tirreni fait faillite dans l’indifférence des politiques, comme en 91. La Cavese n’est plus, la jolie histoire racontée trois ans plus tôt non plus.
Malgré la volonté tenace de ses supporters qui alterneront quêtes dans la ville (réunissant plusieurs centaines de milliers d’euros), manifestations pacifiques, et qui iront jusqu’à solliciter à plusieurs reprises l’aide des élus locaux afin de sauver le club, le mythe Cavese s’effondre. De fait, rapidement, deux réalités footballistiques symbolisées par deux clubs vont s’opposer au sein de Cava de’ Tirreni. D’une part, l’A.S.D. Aquilotto Cavese (majoritairement suivi), d’autre part le Vis San Giorgio qui, durant l’été se transforme en A.S.D. Città de la Cava 1394 et hérite de l’ancien stade de la Cavese. La ville est divisée. Certains estiment l’Aquilotto Cavese comme le club légitime de Cava’, d’autres à l’inverse milite pour la Città de la Cava. Bref, un beau bordel. En réalité, personne ne sait vraiment où il en est, avec pour conséquence directe un désamour fort vis-à-vis des institutions de la cité et de son football. Plus dur, les Acid Boys, principaux animateurs de la Curva Sud communiqueront la mort dans l’âme au début de l’automne leur abandon de tout soutien et leur mise en sommeil, ne se reconnaissant dans aucune des deux équipes de la ville. Ambiance.
La Cavese ressuscite
Au terme d’une saison rondement menée et, bien que dans une atmosphère un poil explosive, l’A.S.D. Città de la Cava 1394 évoluant dans le championnat Eccellenza, soit le 6ème échelon national, termine 3ème de son groupe et s’offre l’opportunité de jouer les play-off régionaux visant à accéder à la Serie D. Après avoir remporté sa demi-finale et sa finale régionale en match aller retour, la Città de la Cava s’offrira le scalp de ses adversaires nationaux en demi et en finale, permettant de fait d’accéder à l’échelon supérieur. Du moins en théorie. Car le président Di Marino ne dispose pas des 31 000€ nécessaires pour l’inscription dans cette catégorie. Le club se retrouve mis en vente à quelques jours de la date butoir. In extremis, une vieille connaissance de la Cavese Gino Montella, président entre 1995 et 2001, rachète le club et réunit avec l’aide de plusieurs sympathisants la somme nécessaire. Le début du renouveau. Le 31 juillet 2012, le nouveau propriétaire communique avoir trouvé un accord avec le détenteur de la marque S.S. Cavese 1919 en vue d’un rachat des actifs du club liquidé un an plus tôt. L’U.S.D. Pro Cavese est née, et retrouve par la même occasion son logo et ses couleurs historiques. Parallèlement, Gino Montella réussit à convaincre le président de l’Aquilotto Cavese – second club de la ville – de fusionner afin de constituer un seul club à Cava de’ Tirreni. Enfin, le président s’attache à convaincre la tifoseria metelliana de revenir au stade, après un an de fermeture de la Curva Sud Catello Mari. Un vent nouveau souffle sur Cava’. L’équipe retrouve ses supporters, la ville fait front derrière une entité unique, et quelques légendes passées de la Cavese sont même rapatriées au club.
Seulement passé l’été, rien ne tourne comme prévu. Au sein du groupe I du championnat de Serie D (équivalent français de la CFA 2), l’U.S.D. Cavese va rapidement être en difficulté, du fait d’une préparation physique tronquée. De plus, la transition entre ancienne et nouvelle société se fait difficilement. Gigi Montella est obligé de jeter l’éponge en octobre, l’ex directoire de l’A.S.D. Città de la Cava, Di Marino en tête, reviennent alors aux affaires. Les ennuis continuent néanmoins. En décembre, un riche entrepreneur napolitain – Salvatore Manna – prend finalement en main la présidence du club. Au mercato, nombre de joueurs non payés depuis plusieurs semaines quittent la Cavese, l’exode est massif. Pourtant, après des débuts difficiles laissant craindre le pire pour la suite de l’exercice, l’équipe a su relever la tête de manière à s’octroyer, au final un maintien relativement tranquille (8ème place). Après une saison ponctuée de trois changements de président, quatre changements d’entraîneur, et trois changements de directeur sportif, l’essentiel est acquis. Plus que des conquêtes sportives, cette année se voulait avant tout être celle des retrouvailles entre une ville, un club et ses supporters. Sur ce point, l’objectif est rempli. Certes le Simonetta Lamberti – du nom d’une enfant tuée « par erreur » en 82 par la Camorra – ne fait plus le plein, mais la Curva Sud Catello Mari continue elle d’émerveiller amateurs en tout genre par son taux de remplissage, sa fidélité et sa ferveur à ce niveau. Pas mal pour des joueurs évoluant en Serie D.
2012-13 : En souvenir de Chechevone
Mais dans un club étroitement lié à ses supporters, l’un des événements forts de la saison s’est malheureusement joué en dehors du rectangle vert. Le 9 janvier 2013, « Cava’ » se réveille avec la gueule de bois en apprenant la nouvelle. Quelques heures plus tôt, Salvatore Mazzotta, tifoso historique de la Curva Sud, plus connu sous le nom de « Chechevone » s’est donné la mort. Supporter depuis toujours, Chechevone ou Chequevone était devenu le capo emblématique – littéralement, le chef en italien – du stade Simonetta Lamberti depuis l’époque de la Serie B. Aussi appelé le « Gigante Buono », Salvatore faisait partie de ces gens appréciés, capable de réunir derrière lui des centaines de personnes de par sa gentillesse et son charisme. Rapidement, meurtris, les tifosi cavesi se réunissent sur les lieux du drame. Dès le lendemain, plusieurs milliers de sympathisants, y compris de clubs adverses voire ennemis, les rejoindront au cimetière de Cava de’ Tirreni pour l’ultime salut à Chechevone. Tous ne pourront pas assister à la cérémonie faute de place, mais les ultras locaux sont bien présents, célébrant avec banderoles et bâches du groupe, la mémoire de leur ami disparu.
Trois jours plus tard, la Cavese affronte Ribera à domicile. En cette journée hivernale où des trombes d’eau s’abattent sur Cava de’ Tirreni, les tifosi biancolbù se donnent rendez-vous devant la maison du Gigante Buono et organisent un cortège en direction de la Curva Sud. Le genre de week-end de janvier où la foi est indispensable pour aller soutenir une équipe évoluant en Serie D… Quelques minutes avant le début du match, les leaders de la Curva, ainsi que plusieurs joueurs viennent déposer des gerbes de fleurs sous la tribune où plusieurs banderoles rendent déjà hommage à Mazzotta.
Avant l’explosion et la fusion, en guise d’hommage.
Ce jour là, comme souvent, les tifosi metelliani animeront, malgré un temps exécrable, leur tribune avec une ferveur exceptionnelle. Quatre vingt dix minutes durant, alternant les chants à la gloire du club et ceux en hommage à Chechevone, la Curva Sud fait écho à son glorieux passé. Celui d’une tribune dont la passion ne s’est jamais démenti, malgré les années sombres, et la quasi disparition de leur unique amour en 2011. Ainsi s’écrit le destin de la Cavese. Une histoire tortueuse, atypique que seule la passion de ses tifosi fait vivre. Avec un sentiment d’immortalité. « Più forti di ci vuole morti » comme le dit si bien la Curva Sud…
http://www.lagrinta.fr/sylvain-bp-1991-etre-ultra-ce-nest-pas-du-paraitre-ou-une-mode&7245/
Il a lancé un appel sur les ondes de nos amis de RTS Radio pour que les médias donnent la parole aux ultras. Lui c’est Sylvain, le leader de la Butte Paillade. C’est l’un des organisateurs de la grande manifestation qui avait eu lieu à Montpellier en octobre dernier. L’occasion de parler du mouvement, bien sûr, mais pas que.
Tu disais récemment chez nos amis de Liberté pour les Auditeurs que ta belle-famille ne te parlait plus parce que tu es un ultra…
Sylvain : Le problème, c’est que c’est des gens qui lisent les journaux. Et malheureusement, ils ne donnent pas une bonne image des ultras. Au contraire. On est constamment stigmatisé, montré du doigt et l’amalgame est toujours fait entre hooligan et ultra. En plus, j’ai eu des ennuis par le passé avec la justice comme bon nombre de personnes dans le stade. À partir de moment-là, tu es un bandit ! C’est leur vision. Moi, ma famille m’a toujours soutenu. Elle sait ce que nous faisons dans le mouvement. Quand on ne s’intéresse pas à quelque chose, c’est très facile de juger négativement.
Tu demandes souvent qu’on donne la parole aux ultras. Pourtant beaucoup de représentants de groupes refusent de s’exprimer. Tu ne crois pas que le tort est partagé ?
Oui, c’est sûr mais ça je le dis souvent. Il ne faut pas avoir peur des médias, il faut parler avec eux. Surtout qu’on se plaint après quand ils font de la mauvaise pub ! Quand il y en a qui viennent nous interroger, on n’y va pas. Je sais très bien que La Grinta, Liberté pour les Auditeurs etc. Vous êtes des médias un peu plus « underground » qui s’intéressent un peu plus à la chose. Le problème des gros médias, c’est qu’on va faire une interview et ils vont complètement changer nos dires ou alors prendre juste des morceaux de phrase qui vont faire un scandale. C’est dommage, ce n’est pas pour arranger les choses même si c’est vrai que les leaders de groupes devraient se donner un peu plus aux interviews.
Il y a des groupes qui ont un capo (leader) jeune, à peine la vingtaine alors qu’à l’étranger c’est quasiment impossible. Est que ce n’est pas un des problèmes aussi du mouvement ultra français ?
Le mouvement ultra français comparé à l’Italie, par exemple, il est vachement plus jeune. Donc, c’est sûr qu’il y a pas mal de groupes où les leaders sont jeunes. J’en ai vu à la manifestation, la plupart ils avaient le même âge. On a tous la trentaine à peu près. Moi, j’étais déjà leader dans ma tribune à 22 ans. Comme je suis maintenant, je l’étais déjà à 22 ans. Après, ça ne s’improvise pas non plus d’être leader ou capo d’un groupe, ça tu l’as dans le sang. Que tu aies 22 ans ou 30 ans si t’as cette aura autour de toi, ça fonctionne. Même s’il y a leader et leader. Il y a celui qui mène une tribune qui rentre chez lui, laisse le mégaphone au local sans voir personne de la semaine et ne s’intéresse pas au mouvement. Et il y a être ultra, faire partie d’un groupe et le vivre au travers d’internet aussi. Pour moi, ça se vit au quotidien. Essayer de s’instruire dans les journaux, regarder un peu ce qui se passe, lire beaucoup d’articles et faire le tri. Ne pas se contenter de ce qui se fait sur internet. Parce que le problème de la nouvelle génération, c’est que c’est surtout des ultras du web ! Ce que je fais, c’est avec le cœur. Ce n’est pas du paraître ou une mode. J’ai eu plusieurs copines. Chaque fois que j’en ai eu une qui ne s’intéressait pas à la chose, elle dégageait ! Et ça passera avant mon mariage, ça passera avant tout ! Certes, ça prend énormément de temps, ça te bouffe la « vie normale » mais à l’arrivée, ma vie c’est le stade. C’est un peu dur à comprendre pour certaines personnes, ça peut faire même sectaire. Plus qu’une passion, notre de style de vie.
Comment vois-tu l’arrivée de l’Euro 2016 en France ? Est-ce que ça va être un moyen d’imposer le modèle anglais ou est-ce que ça peut être un nouvel élan comme en Allemagne ?
Je vais te dire, je ne suis pas devin ! Ça, on le saura après 2016. Je ne vais pas te dire : « oui, ça va être la merde pour nous » pour reprendre ce que tout le monde dit. Ce que je vois de plus en plus par rapport à L’Euro 2016, bon nous on est pas touché, mais tout le foot business fait qu’on est obligé d’avoir des stades plus modernes qu’avant. Ce qui veut dire plus de répression avec des caméras, beaucoup plus de sécurité. Oui, avec les nouveaux stades qu’ils sont en train de construire, ça va être moins rigolo pour nous. Ce que la BSN fait aujourd’hui à Nice, je ne pense pas qu’ils puissent continuer à fond dans leur nouveau stade. Ils vont peut-être être obligés de rentrer dans le rang et de se monter en association normale etc. Et ça va être un peu partout pareil. Voilà comment je le vois. C’est sûr, je ne le vois pas d’un bon œil. Cette année, je n’ai pas eu la chance – j’étais IDS – d’aller à Schalke en Ligue des Champions, mais on m’a dit : « C’est un truc de fou ! Tu vas pisser aux chiottes du parcage, t’as des petits écrans avec des pubs !» Il y en a qui vont dire, « whaou c’est génial ! ». Mais il faut voir plus loin que le bout de son nez. Tu vas à banque de France ou dans un stade, maintenant c’est à peu près pareil ! C’est autant fliqué, autant de caméras, autant d’interdits etc. Ils feront tout pour avoir le moins de problèmes. Mais ce n’est pas nous, ultras français, qui allons causer des problèmes. S’ils ne bloquent pas des personnes de certains pays… nous on sera plus spectateurs, que acteurs.
Est-ce que la manifestation que vous avez faite il y a quelques mois à Montpellier pour la liberté des ultras et la justice pour Casti n’était pas un coup d’épée dans l’eau ?
Je n’espère pas. C’est vrai que vu la tournure les choses… Il y a le sous-préfet qui nous avait promis de faire remonter la motion qu’on avait déposé. On n’a pas eu encore le retour donc je ne pense pas qu’on n’en ait. C’est là le problème. Les coups d’épée dans l’eau, ce n’est pas notre style. On va en mettre d’autres des coups d’épée, jusqu’à ce que ce soit dans la tête de quelqu’un ! Au moins, on aura gagné quelque chose (rire). Mais ouais, ce n’est pas en faisant une manifestation tous les 4 ans qu’on y arrivera, c’est en faisant régulièrement. Là, on s’est vu déjà au mois de janvier avec certains groupes. Ça s’est un peu essoufflé. Il faut qu’on reprenne tout ça. C’est jamais évident, du moins en France, en fin de saison de regrouper beaucoup de personnes. T’en as qui jouent le titre, l’Europe, pour ne pas descendre. Tout le monde est plus ou moins concentré sur son groupe et sur son club. Malheureusement, c’est comme ça. Normalement, celui qui joue le titre peut décrocher un match pour faire réagir, mais on n’a pas la mentalité pour ça. Je parle aussi pour nous, l’année dernière à Auxerre. S’il avait fallu boycotter, on aurait eu beaucoup de mal. Par exemple de faire une action de tribune vide, il y en a que quelques uns qui vont le faire. Je prends notre exemple, nous franchement on l’aurait pas fait. Le problème aussi, c’est qu’il n’y a qu’un noyau de groupes en France qui ont cette mentalité là. T’as beaucoup de chants dans un stade, mais tu as à l’arrivée entre 50 et 100 personnes qui sont ultras à fond.
Et « l’affaire Casti », si on peut appeler ça comme ça… On en est où ?
Avant les fêtes cet hiver, ça a pas mal bougé. C’était la police de Montpellier qui enquêtait sur la police de Montpellier… Donc ça, on a fait remonter de suite avec des avocats. Les principaux témoins ont été entendus par la police des polices, c’est eux qui ont repris le relais. C’est déjà pas mal. Apparemment, les avocats de Casti lui auraient dit qu’il y aura une première instance cet été. Ça va être long, il y en a au moins pour un an de procédure… On est quand même confiant. Ecoute, on est des Pailladins, on lâche rien ! Il faut que ça éclate. Il y aurait même une policière présente en tenue ce jour-là qui va témoigner contre le flic de la BAC. Il y a une vidéo aussi. Lui dit que c’est de la légitime défense parce qu’il était soi-disant attaqué par des supporters. Il aurait tiré dans la panique et c’est Casti qui l’aurait pris dans l’œil alors que ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé. Nous on a pas pu voir la vidéo, mais les avocats l’on vu et ceux qu’on a pris, c’est pas des pitres. Ils font partie des meilleurs bureaux d’avocats de la région. Je pense pas qu’ils nous auraient remontés le moral comme ça pour rien.
Justement, vous prenez des initiatives à Montpellier notamment avec des démarches judiciaires. Est-ce que ce n’est pas à vous, Montpelliérains, de reformer une sorte de Conseil National des Ultras (CNU)?
La réunion qu’on a faite suite à la manifestation, c’était à l’initiative des Grenoblois et qu’on a suivi de suite. On ne peut pas s’imposer, de prétendre à un leadership parce qu’il ne faut pas qu’il y en ait. Il y a encore tellement de rivalités… Si c’est un Stéphanois qui va commander, t’en as plein qui ne vont pas suivre. Pareil pour un Marseillais, Niçois, Parisien ou Montpelliérain. Au bout d’un moment, il faut quand même prendre des initiatives. Faire des réunions, pourquoi pas. Nous, on est plus capable d’organiser des manifestations. On est plus du genre à haranguer les foules, et amener les troupes. Pour les réunions, il faut des gens qui parlent bien, c’est pas notre cas (rire). Mais c’est très bien ce que les Grenoblois ont fait, il en faut des gens comme ça ! Par contre, aider la prochaine ville à faire une manifestation, ça pas de souci. On sait déjà faire.
Pour continuer sur la Butte Paillade 1991, tu déplorais qu’on ne mette pas assez en avant vos actions sociales. Vous faites quoi, alors exactement ?
Bon, c’était il y a quelques temps déjà quand on avait encore notre local. Quand on voyait des jeunes faire les cons à la Paillade (quartier sensible de Montpellier), on les prenait avec nous pour peindre des drapeaux, taper le ballon avec nous, faire des soirées plutôt que de les laisser trainer dans la rue. On va peut-être récupérer un nouveau local. On va avoir besoin de pas mal de corps de métier pour pouvoir le rénover donc ça va faire travailler du monde. Et pareil pour toutes les petites mains dont on aura besoin. Donc, les jeunes qui n’ont pas de taf plutôt que de rien branler toute la journée, ils viendront travailler au local parce qu’on en a pour quelques mois. Par la suite, on pourra organiser des concerts, soirées, lotos etc. Cela fait quelques temps aussi qu’on a l’idée de peut-être soutenir une association. Moi, j’aimais bien l’association des petits orphelins en France. Les assos contre les maladies, la moitié d’entre nous sont des gitans, ils disent que sa porte la poisse ! Alors on ne va pas s’en occuper (rire).
Un dernier mot sur ton groupe, tu peux nous parler de l’association ACID ?
Déjà, ce n’est pas la Butte Paillade. C’est des gars qui font partie de la populaire de Montpellier. Des anciens de l’Armata et de la BP qui sont des indépendants et qui ont voulu créer ça. ACID, c’est Association Contre les Interdictions de stade abusive. Chacun donne un minimum de 50 euros. Et chaque fois qu’il y aura une IAS, pas IDS hein, la personne sera protégée par l’association qui engage des avocats et s’occupe de la procédure administrative. En gros, c’est un peu un syndicat des ultras sur Montpellier. Je sais que les Lyonnais ont fait pareil et ça serait bien que d’autres groupes suivent parce que c’est un des moyens pour montrer aux autorités qu’on se défend. Et qu’on dise plus comme à l’époque : « IAS ? Bah voilà, c’est comme ça ». Une IAS, c’est toujours contestable. Si les autorités voient ça, ils vont se poser des questions. Depuis l’affaire Casti, les flics ont vu qu’on n’était plus des petits gamins sans défense et qu’on a décidé de lutter. Et depuis, ils sont toujours présents mais ils font moins de zèle. Surtout la BAC, on ne les voit plus. Des mecs qui n’ont rien à faire là, la BAC c’est un truc d’intervention. Ce n’est pas le maintien de l’ordre comme ceux qui sont déguisés là… enfin, en uniformes. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut éviter de se cogner pour un rien aussi. Mais ça fait pas mal de temps que ça s’est calmé au niveau des incidents et de la violence. Maintenant, c’est plutôt des problèmes liés à des fumigènes, pétards, taux d’alcoolémie élevés, joints… Ce qui me fait un peu rire, c’est quand on voit la cellule anti-hooligan avec Boutonnet à la tête qui cherche sa bonne place pour l’Euro 2016 : chef de la sécu française. Il aura réussi en donnant des chiffres qui n’ont ni queue ni tête.
Pour finir, un peu de sportif… C’est pas trop la joie à Montpellier depuis le titre… T’aurais aimé, toi, que Maradona ça se fasse ?
En tout cas, j’aurais préféré voir débarquer Maradona que Jean Fernandez ! J’espère que ce ne sera pas lui, que ce sera quelqu’un d’autre. Ce que j’aurais vraiment aimé, c’est de garder René Girard. Et de voir partir Louis Nicollin pour laisser sa place à son fils !
Il y a une fracture entre vous et Nicollin ?
Ouais, mais si tu veux la fracture a toujours été là. Sauf quand on était vraiment un club familial. On n’a jamais eu de rapports avec lui. Les seuls qu’on a, c’est à travers Midi Libre quand il nous insulte. On sait à qui on a faire, tout ce qu’il peut dire et vomir ne nous touche pas. C’est pour ça qu’on aimerait avoir Laurent Nicollin qui est plus en adéquation avec son temps que le père. La fin de saison catastrophique, c’est lié à ses sorties médiatiques qui sont plus que limites. Foutre le bordel avec Girard, les joueurs… J’aurais espéré au moins l’Europa League. Après, les joueurs qui ont le melon qui a explosé, ils n’ont plus rien à faire ici. Mais ça c’est le football de maintenant. Le seul différent, c’est Laurent Pionnier.
C'est avec tristesse et amertume que nous nous voyons obligés de prendre cette décision, conséquence en grande partie des mesures répressives prises à l'encontre de notre groupe lors de cette dernière année. En effet après une grève de deux ans suite à une interdiction de stade collective en 2010, qui a eu pour conséquence de nous empêcher d'assister à deux années de matchs de championnats, une finale de coupe de Suisse, les matchs d'Europa League qui ont suivi ainsi que l'ascension en Super League, nous avons fait notre retour au stade début 2012. Dès lors nos activités ont repris et une bonne phase de recrutement nous a permis de doubler le nombre de nos membres, ce dernier ayant été passablement réduit par les deux années d'absence qui ont précédé. Malgré ça, la politique répressive disproportionnée des autorités aux cotés des dirigeants du Lausanne Sports nous a fait perdre douze membres du noyau dur en à peine une année. Ces interdictions de stade portent un gros coup à un groupe comme le notre et montrent une volonté claire d'anéantir le mode de soutien que nous promouvons, basé sur les principes Ultras. Nous déplorons ces mesures qui ont pour conséquence principale l'atteinte à l'ambiance dans les tribunes lausannoises et au soutien de l'équipe, qui sont les deux buts fondamentaux d'un groupe ultra. Nous dénonçons également la volonté affichée des dirigeants du LS de promouvoir un foot-business, destiné à satisfaire les VIPs et les cadres d'entreprises et méprisant la base du club: ses supporters. Enfin, nous condamnons le climat sécuritaire actuel, instauré par les politiques et une bonne partie des médias, stigmatisant les supporters et condamnant le mouvement ultra à une mort à petit feu. Les petits groupes comme le notre sont les premiers à en faire les frais. Mais il ne fait aucun doute qu'à terme c'est tout le mouvement qui est voué à périr, à moins que les ultras ne sacrifient leurs âme et principes pour se conformer aux exigences du football moderne. Football moderne, dont l'objectif est le profit et la sécurité au détriment de la Passion.
Notre dissolution est donc principalement due aux conséquences de la répression. Mais il serait faux de dire qu'aucun autre facteur n'a motivé cette décision. La fatigue de certains, la difficulté d'assurer la relève ou encore l'impossibilité d'assurer une partie des déplacements par manque d'effectif ou d'énergie sont également des raisons qui nous ont poussés à arrêter. Ces années de lutte perpétuelle pour la survie de notre groupe ont très sérieusement entaillé notre motivation, bien que notre passion pour ce club et ce mouvement est éternelle.
Nous tenons néanmoins à nous souvenir des excellents moments passés au cours de ces sept années. Des déplacements à travers la Suisse et l'Europe, des amitiés profondes qui se sont créées au fil des saisons, des soirées, fêtes et autres weekends ou voyages qui nous resterons gravés à jamais. Nous voulons également remercier toutes les personnes qui se sont investies dans le groupe toutes ces années durant. Ceux des débuts, qui peuvent être fiers d'avoir eu l'audace d'entamer cette expérience en LNB, dans un climat défavorable et dans un club dans lequel la culture ultra était quasiment inexistante. Puis tous ceux qui nous ont rejoints par la suite et ont fait vivre ce groupe jusqu'à aujourd'hui. Un grand merci également aux joueurs, qui nous ont fait vibrer toutes ces saisons et avec lesquels nous avons toujours entretenu de bonnes relations. Un saluto a nostri fratelli e sorelle locarnesi!
Pour conclure, "Les Rabiosos" n'existent plus, mais nous serons toujours dans les parages. Plus sous la même forme, mais nous continuerons à soutenir notre équipe et à défendre nos couleurs avec la même passion et en respectant les principes qui nous sont chers.
Rabiosos Lausanne
2006 - 2013