Le mouvement ultra' en France (10)
En France, le mouvement ultra´ fait son apparition dans les années 80, à Marseille (Commando Ultra´1984), Paris (Boulogne Boys 1985), Nice (Brigade Sud 1985), Bordeaux (Ultramarines 1987).
Des villes comme Lyon (Bad Gones 1987) ou Lille (Dogues Virage Est 1989) sont egalement concernées, mais s´inspireront plus de la mouvance anglaise.
LE MONOPOLE DU PSG
Contrairement à la plupart des grandes villes européennes, Paris ne possède qu´un seul grand club parmi l´élite du football français : le Paris Saint-Germain. Il existe bien des clubs tels que le Paris FC, le Racing Club de France, Créteil, ou bien encore le Red Star, mais le mouvement supporter y reste embrillonaire.
L'Histoire du Paris Saint-Germain Football Club est intimement liée a celle du Parc des Princes. C'est dans cette enceinte que le club a écrit ses premieres pages d'histoire dans les annees 70, et c'est toujours le cas jusqu'à aujourd'hui. L'organisation de l'Euro 2016 pourrait cependant remettre en question cette affirmation.
LE KOP DE BOULOGNE - TRIBUNE HISTORIQUE
La première tribune à accueillir des supporters fervants et partisans du club est la fameuse Tribune K, un quart de virage adossé à la non moins reconnue Tribune Boulogne. A partir du 18 septembre 1976 en effet, le PSG tente de se trouver un public avec une carte "Jeune Supporter" à un tarif remarcablement bas : le Kop K est né.
Le Kop K migrera ensuite en tribune Boulogne, et créera le Kop of Boulogne (KOB) le 2 Août 1978, en hommage au Spion Kop des fans de Liverpool. Les fans parisiens se rappeleront au bon souvenir de la communion avec ceux-ci lors de leur venue en 1996-97, en demi-finale de la Coupe des Coupes. Le KOB est une tribune qui mélangea 3 influences principales de supportéisme, la France, l´Angleterre et l´Italie. La chorégraphie effectée par le Kop en 2003-04 face à Marseille en est une belle illustration (voire la photo ci-contre "Trois styles qui font notre force"). Le modèle français fait référence à une tribune historiquement penchée vers des valeurs plutôt de droite, telles que le nationalisme, l´amour de la patrie et la fierté d´être français. Le modèle anglais y a importé ses hooligans et ses casuals, surtout pendant les années 80-90. Pas mal de violence aux alentours du Parc contre les supporters adverses et en déplacement, mais également ces fameuses descentes d´escaliers du haut vers le bas de Boulogne Rouge au début des années 90. Enfin, les nombreux groupes ultras qu´ont porté la tribune - notamment les Boulogne Boys - lui ont apporté son tifo soutenu dans le mythique bloc Boulogne Bleu B3. Le bloc B2, très actif durant les années 90, restera plus en retrait pendant les années 2000 (Gavroches Paris, Rangers Paris), la faute sûrement à un renouvellement générationnel moins fort que chez les Boys. Le bloc B1, bien qu´occupé par des miriades de groupes successifs, sera la plupart du temps clairsemé voire vide. |
Le Kop lors du match contre Marseille en 2003-04 |
LE VIRAGE AUTEUIL - LA NOUVELLE VAGUE ULTRA
Toujours au début des années 90 - en 1991 précisemment - se crée le Virage Auteuil en tribune bleue avec l´arrivée des Supras. Les Lutèce Falco arriveront de la tribune K quelques mois plus tard. C´est une nouveauté au Parc, la tribune Boulogne étant jusqu´alors seule et contre tous dans le Parc à supporter le Paris SG !! C´est sûrement pour cela que la devise du KOB sera "Beaucoup d´ennemis mais beaucoup d´honneur", en référence aux nombreux combats que la tribune devra mener dans son propre stade pour se faire respecter.
Auteuil Rouge commence à s´animer à partir de 1993 avec l´arrivée des Dragons et des Tigris Mystic. Les Dragons rentreront par la suite chez les Tigris pour ne former qu´un groupe unique en Auteuil rouge. Beaucoup considereront les TM93 comme l´origine de l´essort du Virage Auteuil et du mouvement ultra´ sur Paris de 1998 à 2006 notamment.
Le Virage Auteuil, contrairement au Kop de Boulogne est essentiellement influencé par la culture ultra´ et son tifo. Mis à part les Karsud situés au centre de la tribune bleue entre les Lutèce et les Supras, tous les groupes sont concernés, mêmes les plus officieux tels que les Kriek Paris ou bien encore les Section Amok. Cependant, alors que le Kop de Boulogne peut se targuer d´une identité unique dite du "Kop", l´unité du Virage Auteuil ne sera jamais vraiment effective, la faute sûrement à des problèmes d´égos des groupes composant la tribune.
A partir de 2002, la tribune G jouxtant la tribune Auteuil, jusqu´ici réservée aux envois d´invitations pour les banlieues, est enfin ouverte aux abonnements. Le Virage Auteuil est en effet depuis pres de 4 ans 100% abonné, et beaucoup de personnes sont sur liste d´attente. C´est donc l´occasion pour de nombreux fans parisiens de se rendre dans la partie du stade qu´ils affectionnent le plus, pour un prix encore raisonnable. La campagne d´abonnement est un succès et dans la foulée apparaissent les Authentiks. Le club, dans un premier temps recalcitrant d´avoir un groupe ultra´dans cette tribune se résout à autoriser son bachage au bout de quelques mois. L´amitié avec le Virage Auteuil - notamment les Supras - est totale, le groupe se revendiquant comme un prologongement de la tribune, et une sorte de "centre de formation" d´ultras pour le virage. La belle histoire continuera jusqu´à coloniser toute la tribune G bleue, et former le groupe le plus dynamique du Parc à sa dissolution par le gouvernement en 2010, suite à l´affaire Yann Laurence.
Il est à noter que ce n´est pas le seul groupe à apparaitre en tribune G pendant ces années, puisqu´en G rouge, les Puissance Paris feront de même avec un résultat moins éclatant mais plus que satisfaisant.
Enfin, la tribune K voit apparaitre en 2006 la Brigade Paris en tribune bleue. A l´image des Puissance Paris, ceux-ci rencontrent un succès tout à fait satisfaisant, tout en se rapprochant de la tribune Boulogne.
AMITIES ET ENNEMIS
Il n´est un secret pour personnes que le rival parisien est marseillais. Au dela de ce club, les rivalités étaient affirmées avec Bordeaux (Boulogne Boys - Ultramarines), Nice (Tigris+KOB - Brigade Sud), Lyon, Saint-Etienne (KOB - Magic Fans), Montpellier, Metz (Karsud+KOB - Génération Grenat) et Nantes (Lutèce Falco - Brigade Loire).
Pour ce qui est des amitiés en France, on peut noter les toulousains (KOB - Viola Front) et les toulonnais (Tigris - Irréductibles Toulon). A l´étranger, quelques contacts avancés du KOB avec les ultras de l´Hellas Verona, des Supras Auteuil avec la Wilde Horde de Cologne et de la tifoseria parisienne avec les fans du Celtic Glasgow de manière générale.
THIS IS THE END...
C´est par ces mots que les Lutèce Falco annonceront la fin du mouvement ultra´à Paris en 2010. En effet, au fur et à mesure que le Virage Auteuil et sa tribune G prenait de l´ampleur, les tensions avec le Kop Of Boulogne allaient grandissant. Les premiers incidents commencent à Auxerre en fin de saison 2002-2003, puis au Stade de France en finale de la Coupe de France quelques semaines plus tard. Le grand frère Boulogne reproche à Auteuil son insolence tels que par exemple les messages des Tigris "L´avenir est à nous" ou bien "Une seule tête de mort Mystic", et Auteuil le racisme de Boulogne. De 2003 à 2010, de nombreuses bagarres éclatent entre une partie des supporters des 2 tribunes, alternant les periodes de "paix" et de tensions. Petit à petit, le mouvement ultra´parisien recule et s´enlise dans une guerre d´autodestruction sans fin, s´attirant dans le même temps les foudres du gouvernement. Les Tigris s´auto dissouent en juillet 2006, après une rixe contre Boulogne dans une station service. Les Supras et les Authentiks seront dissous en 2010, suite à la mort de Yann Laurence. Les Boulogne Boys seront eux dissous suite à leur banderole humouristique sur les chtis au Stade de France : "Pédophiles , chomeurs , consanguins , bienvenue chez les ch'tis"
Le mouvement ultra parisien est pour le moment en Stand By en raison des consequences du plan Leproux et de la répression disproportionnée des autorités depuis 2010. La Charte 12 instaurée par le Paris Saint-Germain au Parc des Princes empêche tout regroupement de supporters en tribune superieur à 50 personnes. Un veritable réglement interieur totalitaire est instauré, niant les droits fondamentaux des supporters.
Pour ne rien arranger, le club impose à ses "supporters" l'aléatoire des abonnements entre les tribunes Boulogne et Auteuil, ce qui pose de graves problèmes de regroupements pour des personnes habituées à un certain "territoire".
AJACCIO (AC) I Guerrieri 1997/2002 |
AJACCIO (GAZELEC)
I Partigiani 1991/1994 |
ALES
Ultras Cevenol 1994/1995 |
AMIENS White Devils 1995/1996 |
ANGERS Fanatics 49 1990/1993
|
ANGOULEME Commando Fada 2003/..
|
AUXERRE Tigers 1988/1989
|
AVIGNON
Ultras Avignon 1989/1993 |
BASTIA
Pirates 1991/1996 |
BEAUVAIS
Bvs Home Boys ? /? |
BORDEAUX
Ultramarines 1987/.. |
BOURGES
Fanatic Avaricum Boys 1992/1996 |
BREST Celtic Angels 1989/1995 |
CAEN
Brigade Viking 89 1989/1996 |
CALAIS
Ultras black Panthers 1999/2002 |
CANNES
Commando Ultra Tribune Nord 1986/1987 |
CHARLEVILLE MEZIERES
Chanzy Boys 1995/1998 |
CHATEAUROUX The Commodores 1996/2000 Ultras Berrichons 2003/2004 Supras Berry 2007/.. |
CLERMONT
Red And Blue Boys 1995/1995 |
CRETEIL
Urban Devils 2002/.. |
DIJON (Cercle)
Mout'Hard Boys 1994/1998 |
DIJON (DFCO)
Supras 2002/2002 |
DUNKERQUE
Winners Dunkerquois 1993/1994 |
GUEUGNON
Kop Gueugnon 1987/1988 |
GUINGAMP
Kop Rouge 1993/.. |
GRENOBLE
Red Kaos 1994/.. |
ISTRES
Ultras Violets 1998/2002 |
LAVAL
Bombers Ultras 53 1993/2004 |
LE HAVRE
Blue Wolves 1991/1993 |
LE MANS
Worshippers 1992/.. |
LENS
North Warriors 1991/1999 |
LIBOURNE SAINT SEURIN
Supras 2003/.. |
LILLE
Dogues Virage Est 1989/.. |
LORIENT
Pirates Lorient 1990/1993 |
LYON Ultras Gones 1986/1987 Brigade 69 2002/2002 |
MARSEILLE
Commando Ultra 1984/.. |
MARTIGUES
Blood and Gold 1992/? |
MONTCEAU LES MINES
Ultras Red Devils 1991/1992 |
MONTPELLIER
Ultras Fideles Supporters 1988/1989 Camarga Unitat 2011/.. |
MULHOUSE
Brigade Ultra 1988/.. |
METZ
Kop of Metz 1988/1995 |
MONACO
Sconvolts 1986/1993 |
NANCY
Red Boys 1986/1989 |
NIMES
Gladiators 1991/.. |
NIORT
Brigade Niortaise 1987/1988 |
ORLEANS
Yellow Boys 1989/1992 |
PARIS SAINT GERMAIN
Boulogne Boys 1985/2008 |
PAU
Ultras Sup'Pau 1998/1999 |
PERPIGNAN
Extreme Sud 1995/1997 |
RACING PARIS
Racing Rebels 1989/1994 |
RED STAR
Perry Boys 1993/.. |
REIMS
Kop Pesage 1987/1992 |
RENNES
Roazhon Celtic Kop 1991/.. |
ROUEN
Diochon Boys 1996/2000 |
SAINT BRIEUC
Ultras Griffons 1994/1995 |
SAINT ETIENNE
Fighters 1988/1992 |
SEDAN
Bulldogs 1993/2002 |
SETE
Ultras Sete 1986/1988 |
SOCHAUX
Crazy Lions 1992/.. |
STRASBOURG Ultra Boys 1990/.. |
TOULON
South Wolf's 1987/1990 |
TOULOUSE
Ultras Toulouse 1986/1989 |
TOURS
Kop Tourangeau 1992/.. |
TROYES
Fanatics 1989/1997 |
VALENCE
Karibes 1989/1995 |
VALENCIENNES
Red'N White Dragons 1992/.. |
WASQUEHAL Ultras 59 1997/.. |
Alors que l'OGC Nice joue en D2 (saison 84/85), plusieurs petits groupes de supporters se démarquent en haut de la tribune Sud du stade du Ray par leur enthousiasme. Les journaux locaux parle du kop sud. Quelques supporters niçois profitent de la proximité géographique avec l'Italie pour aller voir des matchs du calcio; beaucoup sont fans du Torino et découvrent le phénomène ultra. Le club remonte la saison suivante en D1. Les petits groupes se rassemblent à la fin du mois de septembre et après un match contre Rennes, ils décident de former un groupe ultra : la Brigade Sud Nice. Le groupe prend de l'ampleur dans la tribune et en devient le moteur. Au mois de décembre, lors de la réception du Havre, la première bâche est posée. Les premiers fumigènes piqués dans les magasins spécialisés font leur apparition. Le groupe est de plus en plus considéré et le club des supporters (CDS) l'invite à une réunion et il obtient des tambours et un petit local sous la tribune pour stocker le matériel. Lors du déplacement à Marseille (saison 86/87), les leaders niçois entament une discussion après le match avec le président des Ultras Marseille. Ce dernier a déjà de l'expérience et conseille les Niçois pour la fabrication de leur première écharpe. La présence de plusieurs clubs de la Côte d'Azur en D1 permet des déplacements fréquents. Les premières inimitiés font leur apparition avec Toulon, Monaco, Marseille et Cannes (seulement à partir de 1988 et après une banderole injurieuse de la part des Cannois). Lors d'un match amical entre Nice et Pise, les ultras niçois font la connaissance avec des ultras pisans. Quelques semaines plus tard, ils sont invités par les Pisans pour assister au derby Pise-Florence ; une amitié naît avec la BSN. |
Lors du derby contre Toulon en février 1989, la BSN sort une banderole : "Toulon, 13 morts : merci l'immeuble" en référence à l'effondrement d'un immeuble à Toulon deux jours auparavant. La banderole fait scandale d'autant plus que le groupe n'a pas entendu qu'une minute de silence se déroulait et qu'il continuait à chanter ! Les médias s'emparent de l'affaire pour stigmatiser le groupe. Ce dernier se défend comme il peut et rappelle qu'en Italie, ce genre de message est courant et qu'il ne s'adresse qu'aux ultras et non aux familles victimes de la catastrophe. Mais cette histoire, combinée avec des incidents avant certains matchs, éloigne certains supporters du groupe. Lors de la saison 89/90, les effectifs du groupe continue de baisser et le club ne se sauve en D1 qu'à la faveur des barrages contre Strasbourg. Mais la saison suivante, le club connait des difficultés financières et malgré son maintien au niveau sportif, le club est relégué en D2 par la DNCG. La BSN subit cette descente et lors d'une réunion, décide de tourner une page en changeant de nom : Eagles power. Des anciens de la BSN fondent aussi leur propre groupe mais ces derniers ne durent pas longtemps. Les affluences au stade du Ray ne sont pas importantes, la tribune Sud n'est que rarement pleine et dans ce relatif anonymat, au cours de la saison 91/92, le regroupe reprend son nom d'origine. Le club reste en D2 jusqu'en 1994. Lors de la saison 93/94, lors du match à Gueugnon, des Niçois résidant en région parisienne posent pour la première fois la bâche de la BSN Parigi, c'est la première section du groupe.
L'OGC Nice rejoint la D1 lors de la saison 94/95, un filet est installé devant la populaire Sud. Bien que gênant au premier abord, il montre son utilité lors des buts. C'est aussi lors de cette saison que le capo emblématique est placé en garde à vue à l'issu du derby contre Monaco en février 1995. Le motif est incitation à la violence car il a lancé au méga "l'arbitre, enculé" ! La répression s'abat de plus en plus sur des membres du groupe. Le club redescend en D2 en 1997 malgré une victoire en coupe de France. Après cette victoire, quelques BSN fondent leur propre groupe, la Secioun Nissarda et se placent en Seconde Nord pour tenter de l'animer. Bien qu'en D2, la BSN goûte pour la première fois aux déplacements européens notamment à Prague. Le club connait de plus en plus de difficultés et la BSN, après longtemps avoir soutenu les dirigeants, demandent des comptes. Lors de la saion 99/00, le groupe fait pour la première fois grève lors de la réception de Châteauroux avec seulement deux banderoles en populaire Sud : "honorez les couleurs que vous portez" et "pour qui vous nous prenez ?". Les relations se tendent de plus en plus avec les dirigeants italiens du club. Lors de la saison 2001/2002, la BSN cesse d'encourager. La décision ne fait pas l'unanimité et certains membres décident de poursuivre les encouragements. Ils se regroupent dans un coin de la populaire Sud sous le nom d'Armada Rumpetata Nissa. Mais la cohabitation entre les deux groupes ne se fait pas et en octobre 2001, le groupe migre en seconde Nord et rejoint la Secioun Nissarda. Cette dernière retourne en populaire Sud lors de la saison 2002/2003 lors de la remontée de l'OGCN en D1.
LES PREMIERS MAGS
En avril 1990, un ultra marseillais lance un premier fanzine dédié au mouvement ultra en France : Ultramag. Il comportait une vingtaine de page en noir et blanc tapé à la machine. Il était réalisé en collaboration avec les quelques groupes français qui existaient alors. On pouvait aussi y lire des compte-rendus rédigés par les membres des noyaux des groupes respectifs, des dossiers, des photos, des gadgets et une rubrique "petites annonces". Le fanzine s'arrête après 10 numéros en mai 1992.
En août 1992, le numéro 0 d'un tout nouveau journal est distribué dans plusieurs tribunes françaises : Sup Mag. Lancé par des Parisiens, ce journal se veut professionnel : les pages sont en couleur, la mise en page est soignée. Comme pour Ultramag, l'interactivité est de mise, le journal se taille un réseau d'interlocuteurs dans les différentes tribunes. On y retrouve aussi une rubrique "petites annonces", des focus sur certains matchs, des infos sur l'étranger. Sa parution est mensuelle avec en fin de saison un "best-of" où chaque groupe rédige un résumé de la saison écoulée. Ce journal se veut l'équivalent de Supertifo (journal italien créé en 1985). Très rapidement, le journal est débordé : certains compte-rendus sont fantaisistes, les deux rédacteurs principaux sont accusés d'être pro-parisien. Un recentrage a lieu et ce sont des journalistes ou des pigistes du journal qui réalisent désormais les compte-rendus. Malgré les bonnes volontés de la rédaction, le journal est la cible de nombreuses critiques. Certains groupes, dont plusieurs de Marseille notamment, décident de ne plus collaborer avec Sup Mag. Le dernier numéro paraît en novembre 1995. |
L'ABANDON PROGRESSIF DU SUPPORT PAPIER ET L'ESSORT D'INTERNET
Après la disparition de Sup Mag, le mouvement ultra français est privé de média propre. Mais le développement de l'Internet change la donne. Un premier site est ouvert 1999 sous le nom d'Ultra connection. Il rassemble les premiers ultras sachant utiliser l'outil forum internet. On y trouve les traditionnels compte-rendus agrémentés de photos (avec le développement des appareils photos numériques) mais aussi des sujets plus futiles. Avec ce nouveau média, l'interactivité est directe et on assiste aux premières engueulades et autres prises de tête propres aux forums internet. Au fil du temps, certaines discussions s'enveniment et la modération fait parfois défaut. C'est pour cela que quelques forumeurs quittent Ultra Connection en juin 2002 pour créer mouvement-ultra. Quelques mois auparavant, un nouveau fanzine refait surface : le 12ème homme. Comme Sup Mag, il est mensuel et fait la part belle aux compte-rendus. Mais son existence ne dépasse guère les deux ans et le dernier numéro sort en mars 2004. Après aussi deux ans d'existence, le forum mouvement-ultra évolue, il se double d'un site internet qui permet notamment l'hébergement de photos. Ce système perdure jusqu'en 2007. En 2004, un autre forum ouvre : Original Ultras. En plus de parler du mouvement ultra, il possède une section hools/casual. Il se double aussi d'un site internet jusqu'en 2006.
Après l'arrêt du 12ième homme, plusieurs expériences sont tentées pour faire vivre un journal/fanzine papier. La première expérience est Génération Ultra à partir de février 2005. Il est bimensuel mais s'arrête au bout de 13 numéros en 2009. La deuxième s'intitule Le monde des Tribunes - Culture Tribunes. Le premier numéro sort en avril 2006 sous le nom de "Le monde des tribunes". Il est distribué en kiosque et par abonnement. Certains groupes le diffusent sur leurs tables de vente. Mais un quotidien du soir ayant un nom similaire demande à ce que le nom soit changé. Le fanzine devient "Culture tribunes". L'expérience papier prend fin en janvier 2008 car les coûts de production sont trop importants pour une petite équipe de passionnés. Une version en ligne tente de poursuivre l'aventure à partir d'août 2008 mais elle s'arrête après quelques mois. Cette nouvelle expérience ratée confirme une fois de plus la difficulté pour le mouvement ultra' français de disposer d'un support papier capable de promouvoir son identité et ses valeurs. De nos jours, on peut cependant signaler le très bon magazine footbalistique So Foot, qui a pris un certain essort ces dernières années, et dont certains dossiers sur les tribunes sont plutôt intéressants et bien informés. |
Mouvement-ultra revient aux fondamentaux en abandonnant la partie site en 2007. Au lieu d'être hébergé par un système indépendant, l'équipe choisit un hébergeur pro de forum. Mais en janvier 2010, une faille permet un nouveau piratage du forum (le 3ème depuis 2002). Le forum est transféré sur une autre plate-forme d'hébergement de forums.
Le 31/08/2012, un nouveau site voit le jour.
LES GIRONDINS DE BORDEAUX ET LE STADE LESCURE
Le club des Girondins de Bordeaux naît le 1er octobre 1881, mais la section football ne jouera pas ses premiers matchs avant 1920. Le Stade Lescure est le stade historique du club. D'une capacité initiale de 10.000 places, il sera agrandit par la mairie de Bordeaux dans l'espoir d'accueillir la coupe du Monde de football de 1938. La couverture du stade sera l'oeuvre d'un trio d'architectes franco-italiens (d'Helles, Jourde et Dabbeni) via des voutains à arrêtes apparentes reposant sur leur propre poids. Cette technique révolutionnaire pour l'époque permettra de ne disposer d'aucun piler au milieu des tribunes, assurant ainsi une vision parfaite pour les spectateurs. Du fait, le stade est ansi classé "monument historique".
LA NAISSANCE DES ULTRAMARINES
Le mouvement apparait à Bordeaux après la visite des supporters de la Juventus de Turin le 25 avril 1985. Plusieurs jeunes supporters des Girondins sont, ce soir là, fascinés par la ferveur dégagée par les Turinois. Ils commencent alors à s'intéresser à cette forme de supportérisme qui en plein essor de l'autre côté des Alpes. Le 5 août 1986, lors de la première journée de championnat contre le FC Metz, ces supporters posent une première bâche dans la partie haute du virage sud (latérale sud) : "Ultramarines". L'embryon du groupe compte sur une dizaine de personnes seulement. A la fin de la saison, ils décident d'officialiser l'existence en déposant les statuts auprès de la préfecture de Gironde sous le nom de Collectif Club Ultramarines. L'arrivée de cette forme de supportérisme se heurte rapidement à la personnalité haute en couleur du président du club, Claude Bez. Nous sommes alors dans l'après-Heysel et tout ceux qui utilisent des fumigènes et se montrent un peu trop démonstratifs dans un stade sont taxés de hooliganisme. Le président du club fait rapidement interdite la bâche du groupe ainsi que des drapeaux. Mais le groupe persévère et poursuit son implantation au sein de la tribune.
UN NOUVEAU GROUPE : LES DEVILS
Durant la saison 1988/1989, plusieurs bâches apparaissent à côté de celle des Ultramarines. Pour la plupart, il s'agit de délires entre amis mais une se détache rapidement : "Blue Devils". Les personnes derrière cette bâche sont dans un mode plus festif que le reste des Ultramarines. En désaccord avec le directoire du groupe, ils le quittent pour fonder leur propre groupe en 1990. La politique du club reste la même et les deux groupes ultras ont du mal à faire leur place à Bordeaux. A cela, s'ajoutent les déboires financiers du club : il est relégué administrativement en D2 à la fin de la saison 90/91. En deuxième division, les deux groupes restent présents et mettent l'ambiance à Lescure. Le club remonte immédiatement (en terminant champion de D2) et repart sur de nouvelles bases notamment ses couleurs : bordeaux et blanc. Les Ultramarines prennent alors le nom d'Ultras Bordeaux. De leur côté, les Blue Devils deviennent les Devils Bordeaux.
L'APPORT DU CVS
L'entente entre les deux groupes ultras du virage sud débouche sur la mise en place d'un collectif permanent : le Collectif Virage Sud (CVS) lors de la saison 1993/1994. Ce collectif permet le regroupement des sections des deux groupes (alors nombreuses), l'organisation commune des tifos et des déplacements. Il montre son utilité lors des épopées européennes des bordelais au milieu des années 90. Pourtant, à la fin des années 90, la première génération des Ultramarines se retire peu à peu, une nouvelle génération arrive lors de la saison 1998/1999. Cette génération relance le groupe avec l'appui des résultats sportifs du club (titre de champion de France).
En 2006, pour des raisons internes, les Devils se dissolvent. Le CVS n'ayant plus de raison d'être, il est dissous en novembre 2006. Les Ultramarines restent le seul groupe ultra à Bordeaux.
Le mouvement ultra apparait à Toulon en 1987 avec la création d'un premier groupe : les South Wolf. L'ambiance au stade Mayol est déjà festive dans la tribune populaire située derrière le but. En dessous du tableau d'affichage, quelques supporters décident d'enraciner le mouvement ultra en ramenant leur banderole, tambours et fumigènes. L'année suivante, un deuxième groupe est créé : les Rasta Bronx. Les ultras toulonnais entretiennent des relations tendues avec les autres ultras de la côte d'Azur notamment les marseillais et les niçois. Une entente se met en place avec les cannois. En 1990, un troisième groupe est créé : la Brigade azur et or.
A partir de la saison 1992/1993, les trois groupes plus la Vieille Garde (composée d'anciens South Wolf) se réunissent dans une structure commune (notamment pour l'organisation des déplacements). Le Sporting club Toulon connait de grosses difficultés financières en 1993 et il est rétrogradé en national en 1993. Avec cette descente forcée, tous les groupes toulonnais fusionnent en une seule identité : les Irréductibles. Ce groupe suit les multiples galères du SCT qui évolue entre la D2 et les divisions amateurs. En 1998, un second groupe est créé, les Fedelissimi.
Le mouvement apparait à Cannes au milieu des années 80. Une première bâche Ultras Cannes est posée lors de la saison 1985/1986 (précisément lors du match Cannes-Istres du 1er mars 1986) dans la tribune populaire nord ; le club joue alors en deuxième division. Cette tribune devient l'antre des supporters actifs de l'AS Cannes. Une autre, plus grande, y est parfois accolée : Commando Ultras Cannes. L'influence italienne se fait clairement ressentir. En 1987, les Ultras Cannes changent de nom pour devenir les Ghetto Sud. Ce nom ne dure qu'une saison et en 1988 apparaissent les Bad Boys Cannes (BBC). Ils sont le moteur de la populaire Nord et organisent les premiers tifos d'envergure (feuilles, voiles, etc...). Une poignée de membres des BBC quittent le groupe en 1990 pour fonder le Ghetto Rasta Cannes avec un côté politique revendiqué. Ces derniers se font aussi connaître dans la rubrique faits divers. Les deux groupes cannois développent des amitiés notamment avec le Wild Kaos de l'Atalanta de Bergame. Côté français, ils entretiennent de bonnes relations avec les supporters toulonnais.
Les deux groupes mettent fin à leurs activités après un match entre Cannes et Monaco se jouant à Nîmes en mai 1995.
Le mouvement renait de ses cendres à partir de septembre 1998 avec les Ultras Kaos Cannes (UKC)
Le mouvement supporter à Saint-Etienne
Écrit par Betedeouf (Kriek Paris) mercredi, 03 novembre 2010 15:51Dans le Forez, le mouvement arrive en 1988 avec la création des Fighters. Le nom s'inspire des Fighters, un groupe ultra de la Juventus de Turin. Le mouvement supporter est déjà fort à Geoffroy Guichard, notamment depuis l'épopée de 76, mais le modèle anglais est dominant. Un "fan-club" est créé en 1983 dans le kop nord pour l'animer mais le résultat est mitigé. C'est pour cette raison que les Fighters sont créés. Ils tentent d'implanter le mouvement ultra dans les travées du kop nord avec l'organisation des premiers tifos (ballons, cierges, drapeaux). Après 3 saisons et n'ayant pas réussi à développer le mouvement, 5 étudiants décident de créer un nouveau groupe : les Magic Fans. Ils ont été membres des Fighters auparavant. La première bâche est posée le 20 juillet 1991 lors du match contre Toulon. Lors de cette saison, les deux groupes cohabitent dans le kop nord mais les Fighters s'essouflent et disparaissent. Quelques mois plus tard, un second groupe est créé dans le kop nord : les Greens Angels. La bâche est posée pour la réception du Havre. Au fil des mois, les deux groupes se coordonnent pour la création des tifos. L'année 1992 est aussi marquée par le tournoi inter-supporters où une amitié entre les ultras bordelais et les Magic Fans est scellée.
LE MEILLEUR PUBLIC DE FRANCE
Les supporters lensois sont influencés depuis leur origine par les anglo-saxons : chants courts, fighting spirit, etc... Les plus fervents d'entre eux se rassemblent dans la tribune Nord Tony Marek au sein du "Kop". C'est d'ailleurs l'un des seuls stades de France à disposer d'un Kop aussi puissant vocalement dans une tribune latérale, généralement réservée à un public plus aisé. La presse et la Ligue les considèrent depuis toujours comme les "meilleurs supporters de France" pour leur comportement exemplaire pendant les matches et leur "fair-play". Véritable club à l'anglaise, le Racing Club de Lens dispose également d'un hymne entonné par l'ensemble du public lensois à chaque retour des vestiaires depuis la mort de Pierre Bachelet : "Les Corons" de Pierre Bachelet.
L'APPARITION DU MOUVEMENT ULTRA
La première tentative d'introduire le style ultra date de la fin de la saison 1992/1993. Quatre membres du kop décident de quitter la tribune latérale pour celle située derrière un but, la tribune Tranin. Ils sont fans de la mouvance ultra et veulent l'importer au stade Bollaert. Le groupe prend le nom de Kop Sang et Or (KSO). Faisant tâche dans le paysage supporter lensois, ce groupe se rapproche d'un groupe non-offficiel, les North Warriors (NW) qui se réclame du modèle anglo-saxon et du hooliganisme.
En février 1994, un membre du kop distribue un tract afin de recruter d'autres personnes intéressées par le mouvement ultra. Cette initiative n'est pas vraiment du goût des Supp'r Lens, le groupe officiel qui anime la tribune. Ils ne sont qu'une dizaine à rejoindre l'initiative. Pour beaucoup, ils viennent de la section d'Estaires des Supp'r Lens. Afin d'éviter tout conflit avec le groupe officiel, ils décident de se positionner sur la droite du kop. Lors du déplacement à Paris pour le quart de finale de coupe de France le 23 avril 1994, la première bâche du groupe apparait : Red Tigers. La première saison de ce groupe est marqué par le déplacement à Caen où il accepte dans son bus le Kop Sang et Or et les North Warriors. A l'arrivée à Caen, des incidents éclatent avec les Supp'r Lens puis avec les CRS. En tant qu'organisateur du bus, le groupe est la cible du club, des Supp'r Lens et des autorités. Il se rapproche alors du KSO et des NW. Mais l'entente ne dure pas longtemps. Avec les travaux de réfection du stade Bollaert en vue de la coupe du monde 1998, les NW et le KSO sont obligés de revenir dans le kop. Cette migration fait perdre un certain nombre d'adhérents au KSO. Puis le groupe migre en tribune Delcourt quelques années avant de revenir dans le kop. De son côté, les Red Tigers continuent leur bonhomme de chemin même si ils sont une nouvelle fois victime le 13 février 1997. Une bouteille est lancée sur l'arbitre de touche non loin de la bâche Tigers. Aussitôt, le groupe est de nouveau accusé. L'ambiance avec les autres groupes, notamment les Supp'r Lens, est délétère. Le groupe se déplace alors à la droite du kop, quand on le regarde, emplacement où il se situe encore actuellement. Le groupe gagne en importance au fil des années, ce qui lui permet d'organiser des tifos sur l'ensemble de la tribune. |
Plus d'infos sur les Red Tigers sur leur site : http://site.tigerslens.com/groupe/historique
L'Olympique de Marseille est un club possedant plus de 100 ans d'histoire. Les premiers supporters s'organisent à partir de 1972 au sein du Club des Supporters Marseillais qui devient en 1982 le Club Central des Supporters de l'OM. Le mouvement ultra' n'apparaît dans les travées du stade Vélodrome qu'au milieu des années 80. Le 31 août 1984, des supporters se regroupent dans le quart de virage nord Ganay lors du match contre le Matra Racing. Cela faisait, pour certains, quelques années qu'ils venaient ensemble au stade au sein du virage nord mais du côté Jean Bouin et tentaient de l'animer avec des tambours, des drapeaux et des petites voiles. Ce comportement posait des problèmes aux autres locataires du virage nord qui lancent alors une pétition ! A la mi-temps de ce fameux match contre le Matra Racing, l'un des membres du groupe, qui était passionné du mouvement ultra italien et qui lisait régulièrement Supertifo, propose un nom : Commando Ultra. La première bâche du groupe (Commando Ultra Curva Nord) est posée lors du match contre Toulon le 2 décembre 1984. Lors de la saison 1986/1987, le groupe migre dans le bas du virage sud puis dans sa partie haute suite à des problèmes avec les supporters traditionnels de la tribune.
En avril 1987, des jeunes des 2e et 3e arrondissements de la ville se regroupent derrière une bâche Win for Us dans le quart de virage Ganay. Ils souhaient animer cet espace laissé vide depuis le départ du Commando Ultra. Dès le début de la saison 1987/1988, le groupe migre à son tour au virage sud et change de nom pour devenir les South Winners. Durant la même saison, un nouveau groupe se crée dans le virage nord : la Yankee North Army, il s'agit à la base d'un groupe de copains de classe. Ce groupe prend de l'importance et il est obligé de prendre une existence "légale" en créant une association déclarée en préfecture le 20 octobre 1988 sous le nom de Yankee Nord Marseille. Le mouvement ultra continue de se développer dans la cité phocéenne. Le 6 avril 1988, un nouveau groupe apparaît en seconde nord Ganay : les Fanatics. Il est créé à partir d'un bar, celui des Familles sur le boulevard Roux. Un an plus tard, le groupe migre lui aussi en virage sud.
Au début de la saison 1990/1991, le virage sud compte trois groupes ultras : le Commando Ultra, les South Winners et les Fanatics. Ils décident de se regrouper au sein d'un collectif : Supporters Phocéens. Ce collectif organise les tifos conjoints sur le virage sud ainsi que les déplacements. Dans le virage nord, les Yankee sont seuls pendant plusieurs années jusqu'en mai 1992 où une vingtaine de membres quittent le groupe pour former les Dodgers. Ce nom n'est pas choisi par hasard car il fait référence au général Dodge et ses hommes qui avaient quitté l'armée Yankee sous le nom de Dodger's. Tous ces groupes sont présents lors de la finale de la première ligue des champions à Munich en mai 1993. Ils organisent un tifo commun dans le virage sud de l'Olympiastadion. Les groupes sont alors au firmament du mouvement. Mais les déboires du club (affaire de corruption, rétrogradation en division 2) mettent fin à cet âge d'or. Les groupes subissent une baisse des effectifs. Lors de la saison 1993/1994, les Supporters Phocéens explosent : les South Winners tiennent à marquer leur différence et migrent vers la partie haute du virage sud, les Fanatics et le Commando Ultra restant en bas. Des problèmes internes aux groupes se font sentir et au début de la saison 1994/1995 (le club est alors en D2), une dizaine de membres des South Winners fondent Marseille Trop Puissant (MTP) dans le quart de virage nord Ganay. Les Fanatics traversent des moments difficiles et en 1995/1996, ce qui reste du noyau revient dans le virage nord.