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Vous trouverez dans cette rubrique tout les communiqués des groupes ultras français, voire de l'étranger, qui nous sont envoyés, ou que notre équipe a pu récupérer sur le forum.
http://www.sofoot.com/on-a-ete-traite-de-facon-inhumaine-166511.html
Saïd*, 32 ans est comptable. Il est aussi supporter du PSG. Vendredi 1 février, il était dans l’un des bus bloqués par les forces de l’ordre pendant près de 8h à proximité de Toulouse avant d’être renvoyé à Paris sans avoir pu assister au match. Jointe par So Foot, la préfecture de Haute-Garonne explique que « les supporters ont été contrôlés pour alcoolémie » et qu’« ils ont refusé d’obtempérer et tenté de se substituer au contrôle, c’est pourquoi, en accord avec les instances de police et le club hôte, nous avons pris la décision de les renvoyer à Paris sans assister au match ». Saïd, lui, a une tout autre version des faits. Il raconte le calvaire vécu par les supporters parisiens, enfermés pendant plusieurs heures dans leurs bus sans boire ni manger, dénonce l’inhumanité des forces de l’ordre et met en cause les dirigeants du PSG.
Peux-tu nous raconter le trajet en bus de Paris à Toulouse ?
On est partis de Paris vers 4h du matin avec un peu de retard sur l’horaire de départ initial, il y avait deux bus : j’étais dans le bus des Microbes, et dans le second, il y avait de jeunes supporters qui suivent le mouvement de contestation envers la politique du club. Sur le parcours, on n’a eu aucun problème. Vers 13h, on arrive à la barrière de péage à l’entrée de la rocade de Toulouse et là, on voit plusieurs camions de gendarmerie. Une fois passé le péage, ils nous arrêtent pour un contrôle. Au départ, on ne s’inquiète pas trop, ça nous arrive quasiment tout le temps de se faire arrêter. Le contrôle dure plus de deux heures avec prise d’identité de tout le monde et un des gendarmes qui nous filmait. Le bus est entièrement fouillé, toutes les bouteilles sont jetées et pas seulement les bouteilles d’alcool mais aussi les bouteilles d’eau et de coca…
Selon la préfecture de Haute-Garonne, vous étiez à ce moment-là « alcoolisés » et vous avez « refusé d’obtempérer et tenter de vous substituer au contrôle » ?
C’est complètement faux, au contraire, on a respecté le contrôle, tout s’est déroulé dans le calme. On n’avait aucun intérêt à compliquer les choses parce qu’on voulait vraiment aller au stade. Donc on a attendu que ça se passe, on savait qu’on n’avait rien à se reprocher de toute façon puisqu’on était tous en possession de billets pour accéder au Stadium. Tout ça prend fin vers 16h, les gendarmes nous demandent de remonter dans les bus et disent qu’ils vont nous escorter jusqu’au stade. Nous, on voulait aller dans un endroit pour manger, certains n’avaient rien avalé depuis la veille. On part du péage avec une escorte de huit camions de gendarmes mobiles et deux voitures de police, pensant aller au Stadium et là, on prend la direction d’une déchetterie près de l’autoroute. Encore une fois, on pense qu’ils vont nous garder jusqu’à 19-20h avant de nous emmener jusqu’au stade.
Est-ce qu’on vous donne des explications pour vous garder ?
Non aucune explication ne nous est donnée, que ce soit par le représentant du préfet de Toulouse ou par les gendarmes mobiles pour nous expliquer ce qu’on fait là. En plus, les gendarmes nous obligent à rester dans les bus, sans avoir rien à boire ni à manger et menacent de nous gazer si on descend. On a seulement le droit de descendre un par un pour aller pisser à 5 mètre du bus. Vers 18h30, 3 camions de CRS viennent renforcer les 8 camions de gendarmerie. On commence à sentir que ça va être compliqué pour nous.
Vous avez alors essayé de discuter avec les gendarmes ?
Oui, au bout d’un moment, on n’en pouvait plus, il faisait nuit, on a demandé aux gendarmes qui gardaient la porte d’entrée du bus d’où venaient les ordres. Et là, un gendarme nous a répondu sans entrer dans les détails : « Il faut voir ça avec le président de votre club… C’est lui qui décide ! » Là on est complètement surpris ! De quel droit, le président du PSG pourrait nous interdire de nous rendre dans un stade qui n’est pas le sien ? D’autant que comme pour Bordeaux, il y a deux semaines, il n’y avait aucun arrêté préfectoral nous interdisant de nous déplacer. Et à Bordeaux, tout s’était bien passé avec la police dans la ville comme au stade !
Que s’est-il passé ensuite ?
Vers 19h30, on sent que le début du match se rapproche, on voit les gendarmes qui mangent leurs sandwichs dans les fourgons à côté de nous. A l’intérieur du bus, certains commencent à s’énerver, d’autant qu’on n’a pas plus d’explications sur la suite des événements. A ce moment-là, plusieurs dans le bus n’en peuvent plus et décident de sortir pour prendre l’air, immédiatement ceux qui sont dehors se retrouvent encerclés par les gendarmes et les CRS. A 20h, on apprend alors qu’on ne pourra pas aller au stade et qu’à la mi-temps du match les bus repartiront en direction Paris. On est scandalisé par cette décision qui nous est donnée sans aucune justification!
Comment se passe le retour ?
On repart vers 21h15 sous une escorte de ministre, les chauffeurs n’ont même pas eu le temps de repos réglementaire puisque tout le temps du contrôle ils n’ont pas pu dormir. A 100km de Toulouse, on veut s’arrêter dans une aire d’autoroute. Une voiture de gendarmerie nous barre l’entrée, alors qu’il fallait que le bus aille faire le plein d’essence… Finalement ils nous laissent passer. Ensuite, on ne fera plus d’arrêt jusqu’à Paris mais, tout le trajet, on a surveillé les chauffeurs et on les a maintenus éveillés parce qu’on avait peur qu’ils s’endorment. En passant devant toutes les stations-services on a vu à chaque fois une voiture de gendarmerie avec un gyrophare. Ils avaient sûrement peur qu’on essaie de faire demi-tour… L’autre bus, lui, n’a pas eu l’autorisation de s’arrêter avant Orléans !
Qu’est-ce que vous comptez faire maintenant ?
On va déposer une plainte, ils n’avaient aucun droit de nous bloquer alors qu’on était en possession de billets. En plus, c’est un déplacement qui nous aura coûté 100 euros à chacun pour rien et pour certains c’était la première fois qu’il faisait un déplacement pour aller soutenir le PSG... On va essayer de réunir le maximum de personnes présentes dans les bus, pour récolter les billets de tout le monde et que chacun participe aux frais d’avocats. Il est certain qu’on ne va pas en rester là, c’est complètement scandaleux et inhumain la façon dont on a été traités. Supporter le PSG n’est pas un crime !
*Le prénom a été changé à sa demande : « mon prénom est rare donc facilement identifiable et je n'ai pas envie d'être interdit de stade, on ne sait jamais, les dirigeants du PSG sont très puissants. »
Propos recueillis par Anthony Cerveaux - So Foot
Suite au déferlement médiatique sucités par les incidents des Champs Elysées et du Trocadero, les différentes entités parisiennes contestataires du plan Leproux tiennent à réagir et à affirmer leur non-affiliation avec ces évènements.
Formation du "Collectif Ultras Paris".
Le PSG Club Suisse et Section Nord-Est annoncent leur fusion afin de mieux lutter contre la répression.
La manifestation des supporters du Paris SG a donc été annulée par les autorités. Voici le communiqué officialisant cete annulation :
« Chers supporters, chères supportrices du Paris Saint-Germain, le 19 mai 2013 devait être notre jour de chance, notre jour de rassemblement, notre jour pour lutter contre l’injustice, le mensonge de certains et la désinformation d’autres.
Je viens d’avoir la préfecture de Police, la MANIFESTATION EST OFFICIELLEMENT annulée et interdite dimanche. Désormais, tout rassemblement concernant le PSG sera définitivement interdit que ce soit dans 2 mois, 6 mois ou 2 ans. Je suis totalement effondré en repensant à toutes les choses que j’ai faites pour en arrivé là et j’ai une IMMENSE pensée à tous ses supporters également qui se battent depuis bientôt 3 ans pour que justice soit faites. Par la faute d’une centaine de personnes, ce sont des milliers de gens qui avaient un espoir, qui sont injustement sanctionnés à cause d’ignorants dont l’intellectualité n’est jamais apparue dans leur subconscient.
Je ne sais plus quoi dire ni quoi penser face à toutes stupidités.
Je tiens à vous dire UN IMMENSE MERCI à vous tous qui m’avait soutenu, à vous tous qui avait cru en ce mouvement. Je ne vous remercierai jamais assez.
J’ai également une pensée pour M.Borelli et je tiens à remercier aussi tous les membres des anciennes associations du Parc des Princes, MERCI pour tout le bonheur que vous nous avez apporté, merci pour toutes les causes que vous avez défendues, merci pour tout ce que vous avez donné pour la grandeur de notre club de cœur.
PARIS SAINT-GERMAIN tu es dans mon cœur à jamais, ces quelques ignorants de la vie pourront peut-être tout nous prendre mais ils ne pourront jamais nous enlever tous nos souvenirs.
Prenez soin de vous et n’oubliez jamais que l’injustice n’a et n’aura jamais sa place dans le monde.
Clément »
Les incidents du Trocadero et des Champs-Elysées qui ont suivi le titre du club sont incontestablement liés à cette nouvelle interdiction et pied de nez faite aux supporters parisiens. Est-il necessaire de rappeler que les supporters du Paris Saint-Germain sont en grande majorité victimes et attérés de ces incidents ?
Cette interdiction confirme l´Etat de Démocratie dans laquelle vivent les Paris SG Fans, plus que jamais considérés comme des citoyens de seconde zone. Cette mesure émane du ministre de l´intérieur Manuel Valls, dont on saluera "l´humanisme de gauche" et sa politique constructive... D´ailleurs, pour note, il préfère supporter une équipe espagnole à une équipe française en Coupe d´Europe (NDLR : PSG-Barcelone, pro-barça car né en Catalogne)... Pour une personne sencée représenter l´Etat français dans le monde, c´est tout de même assez abérrant...
Mais ce n´est pas tout. Car comme vous le savez, désormais toutes les manifestations touchant de près ou loin au PSG seront interdites en France et ce, de manière illimitée dans le temps. Le PSG et ses supporters sont- ils donc considérés comme des organisations terroristes ? L´Etat français n´est-il donc pas capable de maintenir l´ordre dans une manifestation qui n´aurait rassemblé sûrement pas plus que 1000 ou 2000 personnes ? Bien entendu que si.
Malheureusement, la censure du peuple est une arme de plus en plus utilisée par nos dirigeants à l´heure actuelle, et c´est inquietant car nous sommes tous des citoyens ayant le droit de manifester pacifiquement. Protester voire s´hériger contre certaines mesures trop liberticides devient de plus en plus risqué : demandez aux espagnols et aux grecs le traitement qu´il ont reçu ces dernières années lors de leurs manifestations contre l´austérité imposée dans leurs pays respectifs. Ce sont des sujets de subsistance bien plus graves que celui-ci, et pourtant les journaux et le gouvernement n´hésitent pas à parler d´eux comme de "terroristes" voire même en de termes bien pires que cela.
Les temps sont durs pour le mouvement ultra, et il faut souhaiter que ses têtes pensantes arrivent à s´unir pour perpétuer l´existance de tribunes populaires festives dans le football français, avant d´en arriver à l´affreux modèle anglais ou espagnol. Pour information, les prix du dernier match de Sir Alex Fergusson était de 1000 Livres Sterlings, et la finale de la Coupe du Roi en Espagne coûtait au bas mot près de 200 Euros... Le football business ne connait pas la crise...
Article paru dans le Nouvel Obs
Il existe entre moi et le PSG, comme pour de nombreux supporters, un lien très fort. Parisien depuis toujours, j’ai commencé à aller voir des rencontres au Parc des Princes dès l’âge de 7 ans, d’abord avec mon père puis avec mes copains. J’ai joué dans les équipes de jeunes du club jusqu’à 18 ans, j’ai été ramasseur de balles pendant certains matches. Mon premier abonnement en virage, je l’ai pris en 1997, j’avais alors 12 ans.
Si ce lien affectif est sans doute incompréhensible pour les personnes qui s’intéressent peu au football, il n’en demeure pas moins bien réel. Une relation s’est créée au fil des matches, par les émotions ressenties, l’ambiance, l’atmosphère qui se dégageaient des tribunes, et le fort sentiment de cohésion avec les personnes qui m’entouraient.
J’ai en mémoire, notamment, un match face au Steaua Bucarest en 1997. Ma première véritable claque, tant je fus impressionné par l’énergie, les couleurs et le bruit qui pouvaient émaner des tribunes, le Parc des Princes constituant une véritable caisse de résonance.
Le plan Leproux : un tournant
Le PSG est un club qui a toujours bénéficié d’un écho médiatique particulier. C’est l’équipe de la capitale. C’est donc un club jalousé, souvent décrié mais aussi et avant tout une place forte du supportérisme en France, longtemps emmenée par les virages Boulogne et Auteuil.
Cette identité est mise à mal de saison en saison. Le club a connu de nombreux changements de fond ces dernières années. Des changements antérieurs à l’arrivée des propriétaires qataris mais que ces derniers ont poursuivi dans la même direction une fois à la tête du club.
Le plan Leproux, mis en place en 2010, du nom du président du club d’alors, a marqué un tournant majeur, supprimant les abonnements en tribunes Auteuil, Boulogne, G et K et instaurant un placement aléatoire des supporters lors des achats de places dans ces tribunes. Ce plan est intervenu après les épisodes tragiques du PSG-OM du 28 février 2010 et de la mort de Yann Lorence, un supporter.
Il était alors essentiel de faire quelque chose pour mettre fin à ses tensions. Je ne le conteste pas. Je conteste en revanche la méthode employée. Le placement aléatoire a eu pour effet de "casser" les groupes de supporters alors que l’on aurait pu cibler les minorités nuisibles, les violences étant le résultat des agissements de quelques individus.
Les supporters réduits à un rôle de consommateur
Derrière l’objectif sécuritaire, la volonté de la direction était aussi de renouveler le public du Parc, de le rendre plus "lisse", moins "populaire" afin de vendre le club plus facilement ensuite à de nouveaux investisseurs (ce qui a été fait avec l’arrivée des Qataris).
Avec l’arrivée de ces nouveaux propriétaires, le PSG y a gagné sportivement. Le travail des Qataris est sur ce point très bon, indiscutablement. Mais le club y a perdu au moins tout autant sur le plan de la passion et de l’authenticité. Le football est une histoire d’attachement à une équipe, à un club et non pas uniquement un sport où onze joueurs se disputent un ballon.
Zlatan Ibrahimovic lors du match face à Barcelone, le 4 août 2012 (P.EMILE/SIPA).
Depuis, l’ambiance dans le stade n’est plus la même. Pour pallier l’absence des groupes de supporters, le club a mis en place une série d’animations à l’américaine, à mon goût très superficielles. Cela n’a plus rien de spontané.
Les supporters en sont réduits à un rôle de simple consommateur. Le prix des billets a augmenté (les associations de supporters n’ont plus le moyen de peser sur la politique tarifaire pratiquée), le public s’est embourgeoisé et l’attachement au club n’est plus de même nature chez ces nouveaux spectateurs.
Si je reste supporter du PSG aujourd’hui, je ne mets plus les pieds au Parc, ne trouvant plus ma place dans ce stade. Les matchs nous les suivons entre copains devant notre télévision, la passion a clairement disparu.
Cette évolution reflète une tendance lourde dans le football, déjà observée en Angleterre il y a une dizaine d’années. L’importance accrue de l’argent fait de ce sport un business, un grand spectacle où le lien entre le public et le club est en premier lieu un lien consumériste et non plus affectif.
L'identité du club altérée
Les supporters historiques, de culture ultra, représentent de ce point de vue une gêne dans la mesure où ils sont un potentiel contre-pouvoir. Avec la dissolution des groupes de supporters, c’est aussi leur poids "politique" qui a été annihilé. Alain Cayzac, ancien président du PSG, compare, à mon sens très justement, leur rôle à celui de syndicats dans une entreprise : ils sont indispensables au dialogue.
Les différentes directions qui se sont succédé ont toujours laissé les supporters s’exprimer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les supporters sont désormais à l’écart du club, ils ne sont ni écoutés ni respectés. Chose aberrante, il est par exemple interdit par le règlement intérieur du stade de manifester par des banderoles ou des chants des opinions allant à l’encontre des dirigeants actuellement en place.
La disparition de ce public de supporters historiques, c’est une partie de l’histoire de ce club qui s’en va mais c’est aussi la disparition de groupes de copains. Des amitiés anciennes qui éclatent, dépossédées de ce qui les unissaient : le football et leur club. La disparition d’une forme de lien social en somme.
Avec Thiago Silva, Ibrahimovic, Lavezzi, Pastore, le PSG s’est doté ces derniers mois de joueurs extraordinairement talentueux. Mais des joueurs de "passage". Le noyau d’un club réside dans son public. Or le football moderne, dont l’un des principaux acteurs est le PSG, fait le choix de se passer de ses supporters les plus fidèles. C’est une erreur.